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L’intervention Soviétique en Afghanistan: Nécessité Stratégique ou Dilemme Historique?
Introduction
1- Le conflit interne afghan et son impact sur la décision de l'Union soviétique d'envahir l'Afghanistan
La crise Afghane remonte à 1973 lorsque le Prince Muhammad Daoud a réussi à éliminer la monarchie qui a duré des décennies et à s’emparer du pouvoir. Cependant, le prince Muhammad Dawood n’a pas été en mesure d’assurer la sécurité ou la stabilité et n’a pas pu en raison des troubles et de la rébellion auxquels il a été confronté. Aussi, faut-il noter que dans le cadre de ce chaos, l’Union Soviétique a été impliqué dans cette affaire. À cause du bouleversement des conditions internes d’Afghanistan, l’influence des partis marxistes, notamment le Parti Démocratique Populaire d’Afghanistan inspiré du marxisme, a été renforcée, qui a finalement pu, le 27 Avril 1978, renverser le pouvoir de Muhammad Daoud. Juste après, Noureddin Taraki, le Secrétaire Général du Parti, a été nommé au poste de Président du Conseil Révolutionnaire et de Premier Ministre. Il a également fait appel aux Soviétiques pour obtenir de l’aide et de l’assistance, de sorte qu’il a signé un accord d’amitié et de coopération avec eux.
À l'époque du nouveau gouvernement, la sécurité intérieure n'était pas activement garantie et affectée par la propagation des révolutions dans tout le pays et la propagation de la désobéissance civile dans diverses régions. Avec ces révolutions, il y a eu une réclamation pour l’autonomie avec rejet de l’autorité du gouvernement central à Kaboul. En outre, les controverses et les divisions entre les membres du parti au pouvoir ont repris. Et cela a suscité une division du régime: une partie dirigée par Taraki, le Premier Ministre, qui croit qu’il est nécessaire de dialoguer avec les insurgés et de consolider les moyens démocratiques en Afghanistan, et une autre partie dirigée par le vice Premier Ministre Hafizullah Amin qui croit en force et à la nécessité d’être strict avec les opposants. En raison de sa forte influence au sein de l’armée, Hafizullah Amin est devenu l’homme le plus puissant en Afghanistan. Il a donc pris le contrôle du Comité central du Secrétariat général du parti dirigeant et, il a personnellement géré le Ministère de la Défense et la Gendarmerie. Sans oublier de mentionner qu’il a réalisé sa politique visant à réprimer brutalement les manifestants. Cela a conduit à creuser l’écart entre lui et le Premier Ministre d’une part, et entre lui et le peuple afghan d’autre part. Au début de l’année 1979, il est devenu évident qu’il y a un affrontement entre les partis dirigeants. Chacun d’eux s’est préparé à se débarrasser de l’autre. En Septembre 1979, l’événement attendu s’est produit. Après son retour de Moscou et sa rencontre avec Brejnev, Noureddine Taraki fut arrêté et tué par Amin qui a été déclaré coupable de cet acte.
Suite à la mort de Taraki, Amin a tenté de dénouer les tensions internes. Il a donc mis fin à la police secrète et il s’est rapproché des partis religieux. Il a aussi libéré un grand nombre de prisonniers politiques. Toutes les tentatives d’Amin pour contrôler la situation intérieure et limiter l’influence des révolutionnaires ont échoué en raison de ses mesures répressives et de son échec apparent à tenir ses promesses de réforme.
Sur le plan militaire, et dans les zones montagneuses, les combattants islamiques ont graduellement attaqué l’Armée Afghane au point que le gouvernement de Hafizullah Amin a demandé l’aide et l’appui de l’Union Soviétique pour but de maintenir le régime révolutionnaire. Mais l’Union a estimé que la présence d’Amin en tant que dirigeant afghan ne servirait pas l’intérêt de ce régime. Les positions des dirigeants Soviétiques sont basées sur les rapports du Service de Renseignements Soviétiques (KGB = Komitet gossoudarstvennoï bezopasnosti = Comité pour la Sécurité de l’État) mettant en évidence des doutes sur le fait qu'Amin soit un espion de l’Agence de Renseignement Américaine (CIA)[1].
2- Faits de l'invasion soviétique
Le 22 Décembre, les dirigeants Soviétiques ont pris alors la décision d’intervenir et de se débarrasser d’Amin. Ils ont alors concentré l’attention des forces afghanes - fidèles à Amin - sur l’entretien des chars et d’autres formes de munitions importantes. Avant le début des hostilités, les dirigeants Soviétiques ont perturbé le réseau de communication dans les zones en dehors de Kaboul, sans la capitale. Et cela a ouvert la voie aux troupes aéroportées soviétiques à atterrir à Kaboul. Les tentatives d’Amin de déplacer les bureaux présidentiels au Tajbik Palace ont échoué, en estimant que cela serait moins risqué de ce qui va peut-être arrivé. Le 27 décembre 1979, des acteurs Afghans soutenus par les Forces Spéciales Soviétiques et des Agents de Renseignements Secrets ont occupé les bâtiments principaux du gouvernement, de l’armée et de la radio dans la capitale Kaboul, notamment le Palais Présidentiel de Tajbik, où ils se sont débarrassés du Président Hafizullah Amin. Il convient également de noter les occupations de tous les principaux sites et ministères. La nouvelle direction révolutionnaire a annoncé la libération de l’Afghanistan du régime d’Amin, qui avait été préparée par le Comité central révolutionnaire d’Afghanistan. Après cela, ce comité a choisi l’ancien vice-premier ministre Babrak Karmal[2] comme son successeur.
Les forces terrestres soviétiques ont continué à entrer en Afghanistan par le nord - selon le Politburo soviétique – et en application du traité d’ «amitié, de coopération et de bon voisinage» en 1978, signé par l’ancien président Taraki. L’objectif déclaré de cette intervention était de fournir une assistance internationale au peuple afghan afin de préserver l’unité du pays et de construire des institutions constitutionnelles capables de faire avancer le peuple afghan. Après tout cela, il convient de signaler qu’« au début de 1980, le nombre de Forces Soviétiques en Afghanistan est estimé à 100 000[3]».
Au lieu de cela, la décision des dirigeants soviétiques d’entrer en Afghanistan était un choix compliqué. Comme le Parti communiste russe lui-même a été divisé en deux dans le cadre de l’invasion soviétique de l’Afghanistan. Mais tout le monde s’est mis d’accord que le fait d’offrir une assistance internationale au peuple Afghan pour expliquer la raison de l’invasion Soviétique n’est que des justifications ou de formules de propagande loin de la réalité. Et cette invasion a mis alors fin à l’intervention militaire directe de la Diplomatie Soviétique.
3- Les raisons géostratégiques de l'invasion soviétique
a) La quête soviétique pour combler le fossé stratégique avec les États-Unis
Certains considéraient que l’entrée soviétique en Afghanistan était purement défensive. Cette entrée est similaire - en termes d’objectifs - à l’entrée soviétique en Iran au début de la Seconde Guerre Mondiale, afin de sécuriser les frontières sud de l’Union soviétique. Les Américains ont tenté d’entrer en Afghanistan et d’affaiblir le régime pro-Moscou pour but de renverser l’Afghanistan et de le soumettre à leur contrôle. Cela leur permet d’installer un système de radar afin d’espionner des essais de missiles dans les régions du Sud de l’Union Soviétique, et de cette façon les missiles stratégiques sont testées. Ces radars installés par les Etats-Unis font échouer toute la stratégie de défense dans la région du Sud comprenant toutes les installations nucléaires et spatiales soviétiques. À noter que les Soviétiques voulaient garder ces installations aussi loin que possible de l’Europe Occidentale afin qu’elles ne soient pas affectées par l’espionnage américain. Par conséquent, les États-Unis ont vu que l’Afghanistan a été le chemin le plus court pour pouvoir surveiller les sites importants de la Russie.
«Tous ces faits ont suscité la peur chez les dirigeants soviétiques, qui ont préféré d’anticiper les changements, de réagir rapidement en envoyant leurs forces en Afghanistan afin d’empêcher les États-Unis d'Amérique d'effectuer n’importe quelle opération contre l'Iran sous prétexte de sauver les otages, ou protéger le détroit d'Ormuz et de sécuriser le passage du pétrole arabe vers l’Occident[4]».
b) Facteur Chinois
Parallèlement, la Chine a été un acteur important et a empêché les Soviétiques d’entrer en Afghanistan. Le Général Norat Peter Gregorians[5] a considéré que le déploiement des forces Soviétiques en Afghanistan a été une mesure préventive contre la Chine, avec laquelle la situation était comme une guerre. Après le refus des demandes de la Chine sur le fait d’avoir la propriété des terres s’étendant de l’Oural à l’Extrême-Orient, sur lesquelles la Russie a mis la main après la Seconde Guerre Mondiale, les relations entre les deux parties se sont détériorées dans la période qui précède l’entrée soviétique en Afghanistan. Alors que les relations se sont détériorées les forces Chinoises se sont rassemblées aux frontières et, ont commencé à lancer des publications hostiles. Suite à cela, l’Union Soviétique se précipite pour mobiliser des forces le long de ses frontières avec la Chine et pour préparer les plans et les bases nécessaires pour répondre à toute agression chinoise sur les territoires soviétiques. Et Afghanistan a été l’élément important permettant aux forces soviétiques d’encercler la Chine de tous les côtés. La 39e armée soviétique stationnée en Mongolie - dont le nombre est estimé à 100 000 combattants – sécurise les frontières de l’Union soviétique avec la Chine. Tandis que les frontières sino-soviétiques en Asie Centrale et au-delà du lac Baïkal sont sécurisées par le district militaire de Turkestan comprenant un certain nombre d’armées soviétiques stationnées là-bas. Quant à la partie gauche de la frontière avec la Chine – connue sous le nom du Turkestan Oriental - elle n’a été pas sécurisée ni protégée par les forces soviétiques - où passe précisément la frontière soviétique avec l’Afghanistan. Ainsi, l’entrée des forces soviétiques en Afghanistan conduira à renforcer militairement le contrôle sur la Chine. Aussi, «l’Afghanistan - sous occupation soviétique - représente un grand danger pour la Chine. Et faire pression sur son allié, le Pakistan, aiderait à fournir à l’Union soviétique des avantages stratégiques dans la région de l’Océan Indien par rapport à la Chine». C’est pour cette raison que la Chine n’a pas privilégié - parmi ses trois conditions notamment celle de la restauration de ses relations avec l’Union Soviétique - le retrait des Forces Soviétiques de Mongolie ou bien le retrait des Forces Vietnamiennes prosoviétiques du Cambodge. Mais elle a insisté sur la nécessité de retirer les Forces Soviétiques d’Afghanistan[6].
c) Gains géopolitiques soviétiques
Les experts occidentaux n’ont jamais cru que le but de l’entrée de l’Union soviétique en Afghanistan était de se défendre. Il importe de noter que l’Union Soviétique aurait pu intervenir de façon indirecte pour préserver l’Afghanistan au sein du système soviétique, sans oublier de mentionner la présence d’un lien géographique et démographique entre Kaboul et Moscou, en plus l’infiltration idéologique écoulée depuis deux décennies. Par conséquent, et selon les experts, l’intervention soviétique a marqué le début d’une nouvelle phase de la politique étrangère soviétique qui a pris un caractère offensif. Et cela allait inverser les équations de la puissance internationale au profit de l’Union. L’invasion Soviétique est considérée comme une opération offensive. Elle a pour objectif historique la volonté de consolider l’influence et la puissance de l’Union sur le Sud, notamment le Golfe caractérisé d’une importance stratégique, où les forces soviétiques ont pu s’approcher à quelques kilomètres de la région du Golfe[7]. Les effets de cette invasion sur les intérêts et l’influence américains dans la région du Golfe ont été catastrophiques. Ainsi, la présence militaire soviétique en Afghanistan représentait une menace imminente et nationale pour cette région, considérée comme le réservoir de pétrole du monde occidental. Par cela, les forces soviétiques pourraient donc se rapprocher de l’océan Indien; et le détroit d’Ormuz deviendrait alors la principale route du pétrole à la merci des Soviétiques. Les Soviétiques ont eu l’intention de s’approcher du Golfe Arabe malgré leur négation. En conséquence, ils ont visé à imposer de nouveaux équilibres dans la région pour faire pression sur les États-Unis pour qu’ils reconnaissent les intérêts soviétiques vitaux dans la région du Golfe arabe.
Les Généraux soviétiques ont mentionné: «Contrairement à nous, les Etats-Unis ont lancé deux guerres: la première en Corée tandis que la deuxième au Vietnam. C’est pour cette raison qu’il faut donc exposer nos forces au feu, notamment les Officiers et tester les équipements de combat et les types d’armes modernes»[8] Au niveau local, l’Afghanistan serait une école considérable et un champ d’expérimentation nécessaire pour but de développer la tactique militaire soviétique, surtout dans les zones montagneuses où l’armée soviétique n’avait aucune expérience pratique dans ce domaine. Par conséquent, l’un des objectifs les plus importants de la guerre en Afghanistan est de développer un nouveau système et des méthodes renouvelées pour mener les guerres, en tenant compte de la tactique et de l’art opérationnel des parties belligérantes dans les opérations de combat. Cet objectif ressemble au plan d’Hitler avant la Seconde Guerre Mondiale qui a consisté à mettre ses forces et son équipement dans la guerre interne espagnole à disposition pour toute future opération de combat à l’intérieur de l’Europe.
Les phénomènes qui ont incité la Russie à suivre cette approche sont les suivants: la modification sur l’équilibre de force à la fin des années 70, l’état du vide stratégique et la situation sécuritaire instable dans le Golfe après la chute du Shah d’Iran. L’Union Soviétique n’a pas pu atteindre les eaux chaudes du Golfe à cause des Britanniques et des Américains. Le Shah d’Iran a été impliqué dans cette affaire, et les Américains n’ont trouvé personne pour jouer ce rôle après sa chute.
4- L'impact de l'invasion soviétique sur les intérêts stratégiques des États-Unis
Les politiciens américains ont été toujours conscients que l’invasion soviétique de l’Afghanistan constitue, à terme, un danger sur les alliances internationales. Cette invasion est aussi un facteur contribuant à la désintégration du bloc occidental et à l’isolement des États-Unis, ce qui va conduire à un recul dans la politique internationale. Les points suivants prouvent cela:
Le premier point porte sur l’atout stratégique de l’Union Soviétique grâce à sa présence en Afghanistan et à l’extension de son influence aux pays voisins comme l’Iran et le Pakistan qui sont étroitement liés à l’Occident tout en mettant en œuvre les intérêts. Cette présence permettra à l’Union Soviétique d’exercer une pression efficace sur les deux pays, soit pour ajuster leur politique étrangère d’une manière qui convienne aux intérêts soviétiques supérieurs, soit, au moins, pour neutraliser ces pays et empêcher leurs politiques d’entrer en conflit avec celle de l’Union Soviétique.
Quant au deuxième point, «le succès de l’Union Soviétique à contrôler voire influencer les corridors pétroliers du Golfe lui permettra de faire chanter les pays européens et le Japon du fait de la dépendance totale de ces pays au pétrole du golfe Persique. Alors, et sous pression économique, ces pays, doivent suivre la politique de l’Union soviétique avec un engagement positif, et rester à l’écart d’assurer, avec volonté, l’écoulement du pétrole du Golfe qui, à cette époque, est devenu un facteur vital pour la civilisation occidentale[9]».
Si ce changement va avoir lieu au niveau de l’Europe, de nombreuses affaires constituant les constantes de la politique internationale, vont être reconsidérées comme les bases américaines en Europe et la politique européenne qui isole l’Union Soviétique. Il existe un véritable potentiel de transformer l’Afghanistan en une base de missiles soviétique menaçant la stratégie européenne d’une part, et mettant toutes les bases militaires américaines au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à la merci des forces soviétiques d’autre part. Le Secrétaire de la Défense aux Etats-Unis, Caspar Weinberger, a déclaré devant le Congrès que «les Soviétiques sont exactement à 400 milles du monde occidental dans le Golfe, et ils vont s’en emparer dans le but de partager des quotas, d’abord, et ensuite de faire pression sur l’Europe[10]».
Après l’occupation soviétique, l’Afghanistan jouera le même rôle de renseignement que l’Iran a joué pour les États-Unis. L’Afghanistan devient donc une base radar de renseignement et d’espionnage pour tous les mouvements des forces américaines dans la région du golfe Persique, et cela va les empêcher de prendre des initiatives pour lancer une bataille éventuelle. L’Union Soviétique peut aussi faire de l’Afghanistan une base d’espionnage pour le golfe Persique et un centre de propagande avancé pour déstabiliser les régimes du Golfe fidèles aux États-Unis. Tout cela va permettre à l’Union Soviétique d’être un acteur majeur dans le Golfe. Oscillant entre la peur et les intérêts communs avec l’Union soviétique, chaque pays serait alors contraint de prendre en compte les intérêts existants de l’Union dans la région du Golfe.
Les États-Unis se sont retrouvés face à une armée soviétique avançant vers le sud en Afghanistan. Ils considèrent le Sud comme le chemin le plus proche pour les Soviétiques vers l’océan Indien et le Golfe Persique.
5- Le plan Américain pour contrer l'invasion
a- Transformer l'Afghanistan en un Vietnam soviétique
Les politiciens américains, dirigés par le conseiller du président Carter Zbigniew Brzezinski, ont estimé que l’intervention de l’armée soviétique en Afghanistan ne pouvait être qu’un début de la bataille. La CIA et l’Agence Nationale de Sécurité se faisaient du souci et ont peur du fait de la forte présence soviétique en Afghanistan. Vus les dangers émergents, les Américains se sont retrouvés dans une situation d’agir rapidement pour but d’atteindre deux objectifs principaux:
1- Empêcher les Soviétiques d’avancer militairement, c.à.d envahir un pays autre que l’Afghanistan.
2- Mettre l’Afghanistan sous la tutelle de l’Armée Soviétique qui sera obligée finalement à sortir d’Afghanistan à cause d’un scandale militaire menaçant le prestige de leur état et leur régime.
Pour faire face à l’invasion soviétique de l’Afghanistan, les États-Unis ont, en priorité, renforcé leur présence militaire dans la région du Golfe qui est devenue une zone sensible contestée après l’invasion. «Les États-Unis ont profité de la crise pour intensifier leur présence militaire dans l’océan Indien et le Golfe Arabique, sous prétexte de protéger les sources et les voies pétrolières contre les aspirations soviétiques, tout en essayant de lier la région à des projets de sécurité pour une défense commune»[11]. Pour atteindre cet objectif, Les États-Unis avaient eu recours à des ententes et accords préalables concernant la coopération militaire avec les Émirats du Golfe, notant qu’ils les avaient auparavant négligés pour la présence du Shah, qui avait pour rôle de protéger ses intérêts. Quant aux objectifs militaires, les États-Unis ont décidé de compter sur la guerre de neutralisation pour stopper l’avancée de l’armée soviétique et limiter sa progression, surtout après l’invasion de l’Afghanistan. Après avoir atteint cet objectif, les soi-disant militaires auront recours à une méthode de guerre d’usure, qui finira par forcer les Soviétiques à se retirer d’Afghanistan dans des conditions politiques qui ne conviennent pas aux dirigeants soviétiques.
Malgré la gravité de l’invasion et son impact sur la sécurité stratégique américaine, l’administration américaine a choisi de ne pas intervenir directement. Ce que les Vietnamiens ont commis se gravent dans la mémoire des dirigeants Américains. Les États-Unis considéraient également l’Afghanistan comme l’une des zones d’influence soviétique. Et toute intervention y mettrait fin à la détente des relations internationales entre les deux pôles mondiaux, et conduirait à une escalade pouvant aller jusqu’à l’affrontement militaire[12]». La preuve en est que les États-Unis ont refusé d’intervenir en Afghanistan depuis les années cinquante, «et cela inciterait le gouvernement afghan à demander une aide militaire de l’Union Soviétique[13]». Selon l’Administration Américaine, l’Afghanistan est alors considéré comme une zone d’hégémonie soviétique. Par conséquent, toute intervention américaine ouverte et explicite, en l’absence d’accords de défense commune entre les deux pays, pourrait exposer les États-Unis à des considérations et problèmes juridiques – non souhaitables - d’une part, et surtout conduire à des réponses provocatrices de l’Union soviétique dans la région du Golfe et l’océan Indien, d’autre part. À noter que les États-Unis sont incapables d’endurer et supporter ces considérations et problèmes juridiques, notamment après avoir perdu leur plus important allié dans la région après la Révolution Islamique en Iran. Il fallait donc hâter la recherche d’un leadership alternatif pour cette guerre permanente que les Américains voulaient et légitimaient. Et pour but d’assurer leur succès, ils voulaient qu’il se soit caractérisé d’une sorte de légitimité leur permettant d’intervenir, militairement et pratiquement, contre l’Union Soviétique. En effet, les États-Unis ont fait d’inlassables efforts pour soutenir la résistance afghane qui a réussi à bouleverser la situation de l’armée soviétique en Afghanistan.
b- la résistance Afghane
Les États-Unis n’ont pas fourni à la résistance afghane des armes de fabrication américaine par peur de s’en mêler, mais ils ont voulu lui fournir des armes de fabrication soviétique pour qu’il soit difficile d’accuser les États-Unis. Concernant le soutien militaire, les États-Unis cherchaient à assurer une couverture internationale à la résistance afghane et à inciter tous ses alliés dans le Monde Islamique de parvenir à la formation d’une large alliance islamique afin de combattre les Soviétiques en Afghanistan. Les États-Unis d’Amérique se sont appuyés sur les protestations de l’opinion du monde musulman et des réfugiés afghans pour former cette alliance et elle a été lancée à partir de là. Cette question a été soulevée auprès du Conseil de sécurité qui a émis, à l’unanimité, une résolution condamnant l’invasion[14]. L’Assemblée Générale[15] a rapidement adopté cette résolution et a réclamé le retrait des forces soviétiques d’Afghanistan.
En effet, les États-Unis ont réussi à former une alliance qui comprend l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Pakistan. Cette alliance a effectivement contribué à soutenir la résistance afghane et à lui fournir de l’argent, des armes et des renseignements. Dans le même temps, il a également permis aux États-Unis d’affronter l’armée soviétique tout en causant de lourdes pertes à l’Union en se retirant d’Afghanistan.
Par conséquent, et avec succès, les États-Unis ont pu apporter un soutien matériel et moral pour les guerriers en Afghanistan, et inciter les pays islamiques à les soutenir et d’intensifier la propagande qui révèle, avec exagération, le danger communiste. Selon Brzezinski, le fait de gagner Pakistan constitue un facteur vital pour les guerriers afghans. Et à partir de là, la crise afghane est alors devenue une guerre froide entre les États-Unis et l’Union Soviétique et non pas crise de formation d’un gouvernement loyal par l’intermédiaire de l’Union Soviétique[16]».
Après l’invasion soviétique de l’Afghanistan, et au milieu et au cours des événements historiques successifs et récurrents, l’administration soviétique a échoué dans sa tentative de comprendre les événements historiques et de tirer parti des leçons de l’histoire, et n’a donc pas pu les rattraper. En plus l’Union Soviétique a été incapable de comprendre les fins et les perceptions américaines, la décision américaine de faire de l’Afghanistan une base dans leurs Républiques du Sud, n’avait pas pour but de contrôler l’Afghanistan ni de le transformer en une base américaine, comme le prétendaient certains hauts militaires soviétiques pour justifier leur intervention en Afghanistan. La plupart des spécialistes des affaires soviétiques estimaient que l’entrée des Soviétiques en Afghanistan n’affectait pas les intérêts vitaux et stratégiques des États-Unis[17]. À noter que les États-Unis n’ont pas investi en Afghanistan. Le vice-roi Britannique en Inde, Lord Curzon, a mentionné: «Il n’est pas nécessaire d’occuper l’Afghanistan. On peut tout simplement l’acheter car c’est un pays très cher». Il est facile de l’acheter à cause de ses tribus en conflit et de ses races en guerre. L’Union Soviétique, suivi par les Etats-Unis, ont profité de cela, et l’ont occupés. De plus, et d’après leur expérience en Vietnam, les Américains ont vu que la bonne méthode est de contrôler les régions asiatiques par voie maritime et non pas terrestre pour éviter des résultats indésirables.
Selon ces analyses, La réaction américaine à l’impact de l’invasion soviétique sur ses intérêts n’a jamais été naturelle. Il s’agissait plutôt d’une étape intermédiaire dans un processus limité ni dans le temps ni dans l’espace, qui a été soigneusement planifié dans le but d’assiéger les Soviétiques et de les forcer à intervenir militairement pour drainer leurs forces et les contrecarrer. Ajoutons à cela que Kaboul n’est pas comme Téhéran, Riyad ou toute capitale qui a du poids dans le système de sécurité occidental. Par conséquent, l’entrée à Kaboul ne constitue aucun danger pour les intérêts stratégiques américains, de même que les Russes sont intervenus militairement dans un pays considéré comme étant leur zone d’influence depuis 1973.
Robert Gates, ancien Directeur de la CIA, a avoué, dans ses notes publiées sous la forme d’un livre, intitulé «From the Shadows», que les États-Unis ont aidé les rebelles afghans 6 mois avant l’invasion soviétique[18]. En parallèle, dans une interview publiée dans une magazine française[19], Zbigniew Brzezinski, Conseiller à la Sécurité Nationale sous la présidence Carter, a avoué qu’il envoyait, le 3/9/1979, un mémorandum au président Carter dans lequel il soulignait que la position de l’Union Soviétique devenait de plus en plus difficile en Afghanistan. Il ajoutait que la pression américaine sur l’intervention soviétique militairement et directement faciliterait le recul de l’armée Russe dans les plus grandes opérations de la Guerre Froide. Il mentionnait que l’Afghanistan n’est pas un piège dans lequel les Américains ont espéré que les Russes tomberaient pour mener la vie dure qu’ils ont vécue au Vietnam. Mais la différence est que les États-Unis avaient quitté le Vietnam avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils aient eu assez de pouvoir pour se reconquérir politiquement et militairement. Les Russes s’étaient retirés d’Afghanistan après avoir épuisé leurs forces et nui à leur économie ainsi qu’au prestige et au moral de leurs officiers et soldats, ce qui a finalement conduit à l’effondrement rapide de leur État.
6- L'impact de l'invasion soviétique sur la sécurité régionale de l'Iran
La décision de l’Union Soviétique d’envahir l’Afghanistan a causé pour le gouvernement iranien une grande difficulté pour déterminer sa position. Deux raisons peuvent expliquer cela: la première est l’instabilité de la situation interne iranienne due aux conflits internes entre les religions et les courants laïcs concernant la position sur la guerre, et la deuxième est les relations irano-soviétiques coupées depuis l’invasion de l’Iran par l’Union Soviétique après la Seconde Guerre Mondiale. Selon de nombreux rapports, la campagne militaire soviétique qui a commencé en Afghanistan, pourrait cibler, antérieurement ou ultérieurement, l’Iran, malgré la grande tension dans leurs relations. De plus, la relation entre le nouveau régime iranien et l’Afghanistan s’était développée avant l’invasion sur les plans sécuritaire, politique, économique et social pour les raisons suivantes:
Concernant la sécurité nationale iranienne, le gouvernement iranien, avant l’invasion, a évité d’intervenir dans les affaires intérieures afghanes. Il a suivi, avec toute autorité afghane, le principe de coexistence pacifique et de respect mutuel, avec la mention que les événements et les variations internes en Afghanistan affectent, de manière significative, les questions et les considérations sécuritaires de l’Iran. À noter que la révolution iranienne a mené une phase de transition, et cela l’a affaiblie à cause du nombre croissant des gangs pour le trafic et la contrebande de drogue qui ont considéré la frontière afghane comme leur siège.
L’Afghanistan est un facteur important pour le développement des relations iraniennes avec l’extérieur, notamment avec Tadjikistan, l’Inde et la Chine. L’Afghanistan joue également un rôle crucial pour briser l’état de siège et le boycott politique et économique imposé par l’administration américaine sur l’Iran, surtout après la délivrance des otages américains.
Sous le règne du Shah, l’Afghanistan a joué un rôle vital pour l’Iran surtout dans le domaine de ses marchandises et produits qui se trouvent dans les marchés afghans. Il convient également de mentionner que l’Afghanistan est un pays riche par ses ressources naturelles suffisantes et constitue comme un facteur important pour les investissements iraniens. Par conséquent, l’invasion soviétique a eu des répercussions sur l’économie iranienne.
Sur le plan culturel, l’Afghanistan joue un rôle important pour l’Iran dans le cadre de développer des liens culturels et linguistiques étroits pour consolider son influence. Beaucoup de dégâts apparaissent clairement à l’Iran après l’invasion soviétique, en particulier la possibilité d’une importante immigration afghane vers l’Iran, son implication dans les problèmes et les conséquences économiques et sociales. En outre, l’absence d’un gouvernement stable en Afghanistan aboutira à augmenter le commerce de transit, de drogue et des attaques envers ceux qui ne respectent pas la Loi dans les provinces orientales de l’Iran, et par la suite à rompre le passage par les eaux de la rivière «Hermand» considérées comme un facteur vital pour les provinces du Sistan et du Baluchestan. L’Iran a également pris en considération la forte possibilité que le nouveau gouvernement communiste soit hostile aux chiites en Afghanistan. Il s’est également rendu compte que la situation bouleversée en Afghanistan sur les plans économique et politique aura des répercussions sur le développement de l’Iran. La mauvaise situation en Afghanistan va aboutir à l’instabilité, et cela va affecter l’Iran qui va souffrir également d’une aggravation des problèmes sociaux. Tous ces problèmes vont entraver les objectifs que la révolution iranienne a mis à long terme, pour son développement.
C’est pourquoi l’Iran a été contre l’invasion soviétique. Il a fermé ses frontières avec l’Afghanistan immédiatement après l’invasion, et a également permis à certains militants de traverser son territoire pour combattre les forces afghanes. Mais les mesures pratiques de l’Iran pour soutenir les révolutionnaires afghans ont été en vain malgré la grande menace soviétique contre l’Iran, étant donné que l’Afghanistan est dans le cadre de la sécurité régionale de l’Iran. La position de la République islamique étant justifiée dans la mesure où elle n’est pas du tout autorisée à s’engager dans une aventure hors des frontières. L’Iran s’était également rendu compte que sa position pouvait donner au nouveau régime le temps nécessaire pour consolider ses fondements, notamment que l’attention des États-Unis serait focalisée sur l’Afghanistan plus que sur ses intérêts pour les développements iraniens. Ajoutons que la Russie s’intéresse dans l’affaire de l’Afghanistan et, sera éloignée de l’Iran et du Parti de Tudeh[20].
Aussi, le support de l’Iran pour les moudjahidines aurait pu conduire à des effets pervers. Cette position iranienne déstabiliserait celle du Royaume d’Arabie saoudite. Le nouveau régime iranien a été construit tout en considérant que les États-Unis comme l’ennemi. «Dans son évaluation idéologique, l’Imam Khomeini considérait que les États-Unis sont le Grand Satan et que l’Union soviétique est le Petit Satan, et cela s’applique à leurs alliés dans le Golfe et la région[21]».
En outre, la position de l’Iran a été fortement affectée par les relations critiques et les expériences précédentes avec l’Union soviétique, qui manquait de sécurité et de garantie. Les dirigeants militaires et politiques iraniens ont réalisé que l’Afghanistan est un facteur vital pour les Soviétiques. Par conséquent, toute action armée iranienne en Afghanistan, qu’elle soit directe ou indirecte, entraînera plus tard une réaction russe non souhaitable par le gouvernement Iranien. Si l’Iran intervenait directement dans la crise Afghane, l’Union Soviétique aurait activé le parcours par les eaux des frontières Sud de l’Iran par l’intermédiaire de son allié le plus important, l’Irak. Dans tous les cas, l’Iran oscillera alors entre troubles intérieurs et menaces de l’étranger, mais il sera ingrat.
7- Afghanistan, cimetière des empires: une citation qui ne mourra jamais
En résumé, force est de constater la politique au niveau international n’est rien d’autre que la lutte pour le pouvoir. Devenu une réalité, ce principe a un impact sur les relations internationales transformées en relations de pouvoir entre les pays aux intérêts divergents. En profitant et en exploitant leur supériorité dans plus d’un domaine, ces pays recourent toujours à la diplomatie, à la guerre ou à l’intervention militaire dans le but de réaliser leurs intérêts nationaux et stratégiques et d’accroître leur pouvoir et leur influence aux dépens des pays de moindre importance. Et cela est reflété dans le cas de l’Afghanistan et l’Union Soviétique qui est intervenu militairement et politiquement, sans tenant compte des facteurs internationaux qui ont fait de cette ingérence un dilemme aux niveaux militaire, économique et politique.
La défaite des Soviétiques en Afghanistan n’était pas seulement une défaite militaire, mais elle était aussi intellectuelle, politique et économique. Par conséquent, la Russie a subit des fardeaux sur tous les niveaux. «Le duc de Wellington, après avoir exploré les vestiges de la bataille de Waterloo en 1815, a déclaré: le fait de subir les fardeaux de la guerre est pire même après l’avoir gagnée. Selon l’histoire, il y a toujours des fardeaux après la guerre»[22].
Document no. 1
Résolution de l’Assemblée Générale des Nations Unies
Le 14 janvier 1980[23]
L’Assemblée Générale,
- Prenant note de la Résolution du Conseil de Sécurité sous le numéro 462, en date du 2 Janvier 1980, qui appelle à une session extraordinaire et urgente de l’Assemblée Générale pour discuter la question contenue dans le document (...). L’Assemblée est préoccupée par les récents événements en Afghanistan et leurs effets sur la paix et la sécurité internationales.
- Réaffirmant le droit inaliénable de tous les peuples de déterminer leur propre avenir et de choisir la forme de gouvernance sans ingérence extérieure.
- Considérant la détermination de tous les États de stopper, dans leurs relations internationales, de menacer par la force contre la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tout État, ou par toute autre manière qui est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies.
- Reconnaissant qu’il est urgent de mettre fin immédiatement à l’intervention armée étrangère en Afghanistan pour que son peuple puisse exercer son droit à l’autodétermination sans ingérence extérieure.
- Notant avec une vive préoccupation l’afflux massif des réfugiés Afghans.
- Rappelant ses Résolutions sur le renforcement de la sécurité internationale, l’interdiction de s’ingérer dans les affaires intérieures des États, la protection de leur indépendance et souveraineté, les principes du Droit International relatifs aux relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unis.
- Se déclarant préoccupée face à la grave montée de la tension, l’intensification de la concurrence et l’ingérence accrue dans les affaires intérieures des États, et cela ne sert pas les intérêts de tous les pays, en particulier les pays non-alignés.
- Prenant en considération les buts et les principes de la Charte et la responsabilité confiée à l’Assemblée Générale conformément aux dispositions relatives à la Charte et à la Résolution de l’Assemblée Générale sous le numéro 377 A (V), adoptée le 3 Novembre 1950.
- Réaffirme que le fait de respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de chaque État est un principe fondamental de la Charte des Nations Unies. L’Assemblée Générale, de même, empêche toute violation de la Charte, ses principes et ses buts.
- Condamne vivement la récente intervention armée en Afghanistan vu qu’elle est incompatible avec ledit principe.
- Demande à tous les États de respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique et la partialité de l’Afghanistan, et de cesser toute intervention dans les affaires intérieurs de ce pays.
- Appelle au retrait immédiat, inconditionnel et complet des forces étrangères d’Afghanistan afin de permettre à son peuple de décider la forme de son gouvernance et d’opter leurs systèmes économique, politique et social sans aucune intervention, sabotage, restriction ou pression extérieure de quelque nature que ce soit.
- Exhorte toutes les parties concernées à contribuer, conformément aux buts et principes de la Charte, à la création des conditions nécessaires au retour volontaire des réfugiés afghans à leur pays d’origine.
- Demande à tous les États et les organisations nationales et internationales de fournir des aides humanitaires afin d’alléger les souffrances des réfugiés Afghans en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
- Sollicite le Secrétaire Générale d’informer les États Membres et le Conseil de Sécurité, de façon directe et simultanée, de la mise en œuvre progressive de ladite Résolution.
- Demande au Conseil de Sécurité d’examiner les moyens pouvant contribuer à la mise en œuvre de ladite Résolution.
References:
- Charles Doran and Stephan Buck, the Gulf, Emergy and Global Security Lynme Rinner Publishers; London 1991.
- Amuzegar, Jahangir, The Dynamics of the Iranian Revolution: The Pahlavis’ Triumph and Tragedy, State University of New York Press, Albany, NY, 1991.
- Andrew Scott Cooper,The Oil Kings: How the U.S., Iran, and Saudi Arabia Changed the Balance of Power in the Middle East, Simon&shuster rockefeller center, New York, 2011.
- Ramazani R.K, Move Iran outside the axis, Christian science monitor New York, 2002.
- White Paul and William Logan, Remaking the Middle East, Berg, New York, 1997.
- Asadullah Alam, The shah and I, I.B.Tauris,London,1991.
- Callaghan,James,Time and chance, Collins,London,1987
- Cha Lu Fong, Operation Eagle Claw 1980: A case study in crisis management and military planning, Singapore armed forces, vol 28 n 2, April 2002 .
- Houghton, David Patrick: US Foreign Policy and the Iran Hostage Crisis, Cambridge University Press, Cambridge, England, 2001.
- Micheal Palmer, Guardians of the Gulf: A History of America’s Expanding Role in the Perian Gulf, 1883-1992.Simon&shuster rockefeller center, New York, 2002.
- Rogers, Tom: The Soviet Withdrawal from Afghanistan: Analysis and Chronology, Greenwood Press, Westport, CT.
[1]- Le Général Vasily Zaplatin, qui était conseiller politique à l’époque, a affirmé que quatre des Ministres de Taraki étaient à l’origine de l’instabilité et de la déformation de l’image d’Amin devant les dirigeants soviétiques. De plus, Amin a formellement établi des relations amicales avec l’Union Soviétique. Même après la mort d’Amin et de deux de ses fils, sa femme a déclaré qu’elle voulait aller à l’Union Soviétique avec son fils et ses deux filles, car son mari était un ami de l’Union. Et plus tard, elle est allée en Union Soviétique pour y vivre.
[2]- Un dirigeant afghan prosoviétique a dirigé l’Afghanistan après le renversement d’Amin. Il a tenté d’instaurer des réformes pour sauver le pays de la Guerre Civile.
[3]- Rogers, Tom: The Soviet Withdrawal from Afghanistan: Analysis and Chronology, Greenwood Press, Westport, CT, 1992 page 18.
[4]- Zuhair Shoukour, American Policy in the Persian Gulf, Doctrine Carter, Arab Development Institute, Beirut, 1986, p.89
[5]- Norat Peter Gregorians, le Général Soviétique, a été le Chef d’État-Major des forces soviétiques en Afghanistan de 1981 à 1983. Il est considéré comme le principal ingénieur qui a élaboré le plan d’envahir Afghanistan et de lutter contre la résistance afghane.
[6]- Une interview télévisée avec le Général Grigoryants sur la chaîne RT (Russia Today), le 06/11/2000 intitulée: Les vraies raisons de l’entrée Soviétique en Afghanistan.
[7]- Hassan Al-Alkim, La politique Soviétique pendant l’ère Gorbatchev envers le Golfe, publié dans la magazine «The Arab Future», délivré par le Centre d’Études sur l’Unité Arabe, n° 125, Beyrouth, 1989, p. 137.
[8]- Alexey Vasiliev, Russia in the Near and Middle East from Messianism to Pragmatism, traduit par le Centre Arabe de presse et d’édition, Moscou, Bibliothèque Madbouly, Le Caire, 2003, p. 361.
[9]- Alexey Vasiliev, Russia in the Near and Middle East from Messianism to Pragmatism, op.cit. p. 362.
[10]- Sayed Zahra, “The Strategy of the Two Greater Powers and Security Issues in the Gulf”, publié dans la magazine “Arab Strategic Thought”, Arab Development, no.2, Octobre 1981, p. 87.
[11]- Zuhair Shoukour, American Policy, op.cit. page 94.
[12]- Alexey Vasiliev, Russia in the Near and Middle East from Messianism to Pragmatism, op.cit. p. 365.
[13]- Ahmed Abdel-Badi’: The Struggle for Afghanistan, International Politics, Centre Al-Ahram d’Études Politiques et Stratégiques, no. 71, Le Caire, Janvier 1983, p. 19.
[14]- Voir l’annexe de la documentation, Document n°1.
[15]- Voir l’annexe de la documentation, Document n°1.
[16]- Douglas Little, American Orientalism: The United States and the Middle East since 1945, traduit par Talaat Al-Shayeb, The National Center for Translation, Le Caire-Egypte, 2009, p. 274.
[17]- Zuhair Shoukour, American Policy, op.cit. page 90.
[18]- Pour plus de détails sur ce sujet, voir: Robert M. Gates, From the Shadows: The Ultimate Insider’s Story of Five Presidents and How They Won the Cold War, David C. Hendrickson, Washington, 2009.
[19]- Revue de l’Observatoire.
[20]- C’est un Parti Communiste Iranien. L’Union Soviétique sert de lui pour s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Iran.
[21]- Abdullah Khalifa Al-Shayji, Factors of building confidence between the Gulf Cooperation Council countries and the Islamic Republic of Iran, un document délivré durant le symposium intitulé: Towards new horizons for relations between the Gulf Cooperation Council and Iran: Regional and international development and requirements for change, 1ère session, Riyad, 1999, p.101.
[22]- Richard Nixon, Beyond Peace, traduit par Malik Abbas, Dar Al-Ahlia, Egypte, 1995, pp. 16-17.
[23]- Fathia Al-Nabrawi et Muhammad Nasr Muhanna, Les enjeux du Monde Islamique et ses problèmes politiques entre le passé et le présent, op.cit., pp. 190-192.
التدخل السوفياتي في أفغانستان: ضرورة استراتيجية أو معضلة تاريخية؟
يُنظر إلى السياسة عادة على أنها مساحة مخصصة للأشخاص المتمرسين في العمل السياسي ومن أعمار معينة، بينما الشباب مهمشين بسبب صغر سنهم ومحدودية إمكاناتهم وافتقارهم إلى الخبرة.
قال أليكسيس دي توكفيل: "في الديموقراطيات، كل جيل هو شعب جديد". إن إشراك الشباب في الحياة السياسية تحدٍ كبير للسياسيين ويتطلب تغييرًا جذريًا في تقنيات التواصل معهم. في كل انتخابات تشريعية أو بلدية، نواجه النتائج والأسئلة نفسها: مشاركة قليلة من الشباب الذين يعتبرون أن التصويت حق، وكل شخص حر في ممارسته أو لا. ولكن إذا نظرنا عن كثب، فإن الواقع هو أكثر تعقيدًا. على عكس ما نسمعه كثيرًا، فإن الشباب مسيّسون ويهتمون بالشؤون العامة ويدافعون عن حقوقهم. فهم يعبّرون عن آرائهم من خلال التظاهرات والاعتصامات واستعمال وسائل التواصل الاجتماعي والنشاطات الأخرى، ولهم مواقف مؤثرة في الانتخابات حتى عندما يقاطعونها، وأكثرهم غير منظمين وغير منتسبين لأحزابٍ سياسة.
الشباب اليوم هم أكثر انتقادًا واحتجاجًا، منخرطون في زمن التغيير وليس لديهم تطلعات كبار السن وأنماطهم. لديهم ثقافتهم السياسية الخاصة ونادرًا ما يقتنعون بأيديولوجيات الأحزاب السياسية وخطاباتهم.
العالم يتغير بسرعةٍ كبيرة ويساعد الجيل الجديد في تشكيل مجتمع الغد. لكن هل نعرف حقًا من هم الأفراد الذين يشكلون هذا الجيل؟ ما هي نظرتهم إلى العالم والسياسة والمجتمع؟ كيف يعيش هؤلاء الأفراد وكيف يتصرفون ويتفاعلون مع الصعوبات الاجتماعية أو السياسية المعاصرة؟ هل هم غير مسيّسين أم يمارسون مفهومًا جديدًا للمواطنة؟ هل هم محبطون من السياسة أو غير مهتمين بالشأن العام حقًا، وكيف تواجه السلطات نشاط الشباب من خلال المؤسسات السياسية الرسمية؟