La politique étrangère d’Obama: le retour au pragmatisme et au réalisme

La politique étrangère d’Obama: le retour au pragmatisme et au réalisme
Préparé par: Dr. Amine Lebbos
Universite Libanaise -Faculte de droit et de sciences politiques et administratives

Introduction

L’élection du président des États-Unis préoccupe non pas simplement les États Unis et son peuple mais aussi une grande partie des États et cela à cause du grand rôle joué par le président américain sur la scène internationale. Les répercussions de cette élection changent considérablement en fonction de la personnalité de l’élu, du contexte politique particulier dans lequel se trouvent les États-Unis et de l’environnement international.

Après huit ans de politique extérieure agressive s’appuyant sur les interventions militaires, et d’une mise en avant du principe de la guerre préventive pratiquée par le président Bush, le président Obama a hérité deux guerres majeures (Irak, Afghanistan), une série de conflits avec plusieurs pays (la Corée du Nord, l’Iran etc.), un doute croissant vis-à-vis de la stratégie d’exportation par la contrainte de la démocratie, une économie américaine qui endure, une montée du régionalisme et un accroissement de l’intégrisme, du fanatisme islamique et des actions terroristes.

Ces legs, qui présentent des problèmes et de contraintes pour l’administration Obama, ont poussé le président Obama à changer de cap vers plus de pragmatisme et réalisme avec un changement de ton et une tentative d’améliorer l’image des États Unis à l’étranger: pour lui c’est un nouveau départ un "reset". Ce changement dans la politique américaine, interprété par plusieurs pays comme un retrait américain de la scène internationale, affermit les positions des États comme par exemple: Israël, la Chine, la Russie, l’Iran, le Brésil, le Venezuela et les États qui sont classés par les États-Unis comme voyous. Même ces pays doutent de la volonté d’action des États-Unis pour les arrêter dans leurs entreprises extérieures et intérieures. Sous la présidence Obama, Israël s’est dégagée des pressions américaines et ne cherche plus une solution conciliante au problème palestinien qui facilite la création de l’État palestinien, et même continue sa politique d’implantation des colonies. La chine, consolide son économie et sa situation politique et militaire en Asie du Sud-Est et défie les États Unis dans cette région. L’Iran, intervient dans tous les conflits de la région et devient une interlocutrice inéluctable dans toutes les négociations de la région. La Russie, résolue de revenir au-devant de la scène internationale, empêche toute ingérence étrangère dans son espace immédiat et même intervient militairement quand elle voit que ses intérêts sont menacés (Ukraine, Géorgie, le Caucase et dernièrement la Syrie). La Corée du Nord est devenu, de plus en plus menaçante, provocatrice et hostile à toute tentative de pourparlers avec les américains.

Les États-Unis se retrouvent ainsi devant le paradoxe suivant: critiqués pour leur unilatéralisme et leur hégémonie grandissante entre 2001 et 2008, ils se voient aujourd’hui jugés pour leur impuissance et leur extrême défiance en matière de gestion de crises, voire leur inaction, en particulier au Moyen-Orient et surtout en Syrie et en Irak. De plus, le président Obama ne semble pas être en mesure de réconforter ses alliés sur la capacité des États-Unis de jouer le rôle du gendarme du monde et il semble pour eux, que les États-Unis fassent du sur-place.

Même sur la scène politique interne, les adversaires politiques du président Obama du parti républicain, le considèrent différent des américains- il n’est pas Américain comme les autres[1]-, et ils lui reprochent toujours de défendre des valeurs non américaines.

L'objectif principal de cet article est de voir s’il y a un réel changement dans la politique américaine avec l’arrivée au pouvoir du président Obama, ou bien c’est un changement de stratégie et d’étudier la place des États Unis sur la scène internationale. Nous essayons plus particulièrement de faire une étude équilibrée d’une période de transition où les États Unis ne peuvent plus régler les problèmes du monde unilatéralement et ils sont réticents de céder leurs pouvoirs à d’autre pays.

 

1-   Un héritage lourd

1.1. Une crise économique et financière aigue

Le président Obama a hérité d’une crise financière et économique qui a secoué les États-Unis à partir de 2008 et qui a débuté par une crise des subprimes.[2] La crise était tellement profonde que les experts financiers parlaient d’une mise en cause du bien-fondé du système économique et social américain.

La crise financière a tout d’abord ébranlé l’économie américaine et a entraîné des conséquences néfastes dans beaucoup de domaines. La crise a touché au début le monde financier pour s’étendre dans presque tous les domaines, de l’industriel jusqu’au social. Pas moins de 84 sociétés financières ont fait faillite au cours de l’année 2008. Le chômage a dépassé le taux de 7% et la contraction du PIB en 2009 a atteint un taux supérieur à 3%.[3] 

Avec cette crise les États-Unis se trouvent forcés de se remettre en cause, d’accepter les dysfonctionnements du marché et de partager avec les autres pays le prix de la crise et le coût de ses solutions. Une nouvelle réalité qui va remettre la légitimité de la puissance économique américaine en question.

 

1.2- les conséquences d’une politique extérieure impériale.

Dans les jours suivants les attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain, l’administration Bush adopta une nouvelle politique étrangère caractérisée par des expéditions militaires et un unilatéralisme affiché. Sous l’influence exercée par un petit groupe de néoconservateurs travaillant au sein de l’administration Bush une nouvelle politique étrangère a été adoptée et publiée officiellement en septembre 2002 sous le nom de National Security Strategy.[4]

Malgré le discours de l’administration Bush de démocratisation et de liberté, la politique américaine, est vue de plus en plus par beaucoup de peuples comme hégémonique, expansionniste et arrogante.

Les américains interviennent en Afghanistan et en Irak, luttent contre le populisme anti-libéral (spécialement contre le régime du président vénézuélien Hugo Chavez) qui s’installa en Amérique Latine, et continuent leur politique d’encerclement héritée de la guerre froide contre la Russie avec une mise en place d’un système de défenses antimissiles, ce qui complique les relations avec la Russie et bien davantage avec la Chine. Même, sur les questions environnementales, la position du président Bush était de réfuter l’engagement qu’il avait pris auparavant.

La doctrine de «guerre préventive» de l'administration Bush a été vue comme une tentative de justifier l'invasion de l'Irak, un pays qui ne formait pas une menace majeure ou probable, encore moins imminente[5], pour les États-Unis. La doctrine fut largement condamnée au niveau international car elle bafouait les règles du droit international.

Donc, la radicalisation idéologique et le discours néoconservateur de l’administration du président Bush avec la réorientation de la puissance souveraine américaine, étaient perçus par une très grande partie des États, comme un renforcement sans précédent de l’affirmation agressive de l’hégémonie américaine avec un leitmotiv de la «guerre contre le terrorisme» et de la «guerre contre la terreur». Ainsi, malgré que le discours officiel américain ait essayé de démentir l’idée d’un conflit civilisationnel impliquant un «choc des civilisations» entre l’Islam et l’Occident, l’intervention américaine dans le monde arabe et particulièrement en Irak était perçu par la population de la région comme une agression voire une croisade contre le monde arabe.  

 

2- La nouvelle politique d’Obama: un réel changement ?

Le président Obama devait affronter un monde en mutation. Du Moyen-Orient en passant par l’Afrique vers l'Europe, la crise frappe le monde. Des acteurs non étatiques dangereux comme par exemple al Qaïda, Al Nasra et Daech et qui sont en pleine croissance, forment une série de nouvelles menaces pour le système international.

2.1 Le pivot vers l’Asie-Pacifique

L’administration Obama a fixé au cours de son premier mandat le fil conducteur de sa politique étrangère pour les quatre années à venir: une réorientation de la politique étrangère américaine «le pivot» vers la région Asie-Pacifique et l’Océan Indien. Cette nouvelle politique est une réorientation stratégique qui modèle les changements profonds de la politique étrangère américaine. Ce rééquilibrage sous-tend deux logiques complémentaires: d’une part, une redéfinition des priorités géostratégiques et d’autre part, une mise en avant de la «diplomatie de l’économie» au détriment du tout-militaire.[6]

La directive stratégique de janvier 2012 traduisait le déplacement du centre de gravité du monde vers l’Asie. La «bascule», ou pivot, vers l’Asie, propos principal de la DSG 2012, devrait donc se poursuivre. Cette réorientation était déjà mise en avant dès 2009 par le président Obama lui-même «l’Amérique nation du Pacifique».

Le pivot doit traduire au début, le réinvestissement américain en Asie qui met l’accent sur les instruments économiques pour répondre aux défis stratégiques: accords de libre-échange avec l’Asie (TransPacific Partnership) excluant la Chine, et avec l’Union européenne (Transatlantic Trade and Investment Partnership), le renforcement des organisations multilatérales régionales (East Asian Summit notamment), et l’appui des alliés traditionnels (Japon, Australie, Corée du Sud et Philippines). Dans ce «rééquilibrage» américain en Asie-Pacifique, l’administration américaine applique la théorie du «smart power»,[7] qui combine les manœuvres navales, basculement militaire, politique active de libre-échange (diplomatie économique) et diplomatie des «sommets» avec la Chine, etc.

La politique étrangère du président Obama était déterminée par plusieurs facteurs, parmi eux l'héritage de son prédécesseur, les traditions du Parti démocratique, la mise en œuvre de son programme politique présenté lors de la campagne électorale (relance de l’économie américaine, et mettre en place une politique sociale et médicale nouvelle), l'évolution et la réalité de l'environnement stratégique mondial, les perceptions nationales et internationales de la politique étrangère américaine et bien sûr, les intérêts stratégiques des États-Unis dans le monde.

 

2.2- Le plan économique de sauvetage: une des priorités du président Obama .

Héritant d’une crise économique et d’une dette colossale,[8] le président Obama était décidé à résoudre les problèmes intérieurs et avoir comme priorité la réforme de la santé. «En fait, sous l'influence de son principal conseiller économique, Larry Summers, M. Obama a tenté de mener une politique économique "balancée", proche des débuts de la présidence de Franklin Roosevelt (1933): ni interventionnisme étatique keynésien assumé, hormis pour certains cas spécifiques (le sauvetage de l'industrie automobile), ni monétarisme exclusif propre à séduire les marchés. Le résultat se situe aussi dans un entre-deux».[9]

L'administration du président Obama a mis en place un plan de relance très ambitieux: 780 milliards de dollars, partagés entre allégements fiscaux et financements de projets (recherche, énergies propres, soutien aux États, santé, etc.). Parallèlement, la Réserve fédérale (la Fed) et le Trésor rachetaient jusqu'à 2 000 milliards de titres de dette.    

 

2.3- Le Président Obama héritier des traditions du Parti démocratique.

Le Président Obama est l’héritier de la politique étrangère et de sécurité du parti démocrate. Il s’est associé explicitement aux traditions libérales de la politique étrangère du Parti. Dans un de ses premiers grands discours sur la politique étrangère, au Chicago Council on Global Affairs, le 23 Avril 2007, Obama a cité FD Roosevelt: "nous menons le monde dans la lutte contre les maux immédiats et de promouvoir le bien ultime" et A. Lincoln: «L'Amérique est le dernier, le meilleur espoir de la Terre".[10] Il a exprimé clairement son attachement aux principes de base de wilsonisme "Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, la sécurité du peuple américain est inextricablement liée à la sécurité de toutes les personnes».[11] Il a souligné le rôle central de la coopération internationale, la consolidation des partenariats et des alliances dans la lutte contre les menaces et les défis mondiaux et aussi leadership moral américaine à l'échelle mondiale. Le président Obama a également confirmé l'auto-perception traditionnelle des États-Unis comme un «phare» et la «force de l'exemple américain» dans son discours inaugural.[12]

La doctrine d’Obama a été dévoilée plus en détail dans son article dans la revue Foreign Policy «Renouveler le leadership américain».[13] Le président Obama a retracé sa philosophie de base de la politique étrangère et de sécurité d'une manière libérale (wilsonien classique). Woodrow Wilson constate que son pays ne saurait vivre recroquevillé sur lui-même, maintenant qu'il occupe le premier rang des grandes puissances économiques. Les États-Unis, juge-t-il, offrent au monde un exemple: leur démocratie est presque idéale; leur organisation économique et sociale peut être améliorée, mais elle constitue dans l'ensemble une extraordinaire réussite et assure la paix. Pour lui, l'Amérique remplit une mission: transformer le monde à son image. L'américanisation de la planète, voilà ce qu'il cherche à réaliser. Le président Obama fortement inspiré de cette politique, promet le renouveau pragmatique et rationnel du rôle des États-Unis comme «leader» d'un «monde libre».[14] Il insiste sur le fait, que la sécurité et la richesse des Américains sont fortement liées à la sécurité et de la richesse des personnes vivantes au-delà des frontières des États-Unis d'Amérique.[15]

La philosophie du Président Obama se reflète dans sa conduite envers la guerre d’Afghanistan,  Al-Qaïda, le Taliban et contre l’Irak de Saddam Hussein. Alors qu’il décrit la guerre en Irak comme unilatérale, préventive et en violation des principes fondamentaux du droit international, il trouve dans le conflit Afghan un exemple de partenariat et de coopération internationale dans le respect du droit international. La guerre contre l’Afghanistan a débuté avec l’approbation de l’ONU avec une mise en place d’une coalition internationale large et en partenariat avec l'Europe (d'ailleurs dans un cadre-OTAN). En fait, cette guerre concorde parfaitement avec la vision de la politique étrangère du président américain: multilatéralisme, en concordance avec le droit international, «la guerre de nécessité» et non une «guerre de choix», comme il était dans le cas de l'Irak.

Le président Barack Obama marque ce retour au réalisme, voire au pragmatisme. Il est conscient que son pays a perdu beaucoup en capacité d’influence et doit se contenter de «maintenir leur leadership global».[16] En effet, la problématique majeure pour les États-Unis est aujourd’hui de maintenir une présence et une influence stratégique et économique dans le monde avec des ressources financières en baisse.

Dans un discours prononcé en juillet 2009, Hillary Clinton, donne des indications très importantes sur la manière dont son administration pense la place des États Unis dans le système mondial. La première indication consiste à affirmer sans détours que les États Unis sont bien décidés à continuer à exercer leur leadership: «la question n’est pas de savoir si notre pays peut ou doit diriger le monde, mais comment il le dirigera au XXI siècle».[17] Aujourd’hui il ne s’agit pas de se demander si les États Unis sont en déclin, mais d’admettre que la poursuite d’une stratégie basée sur le tout militaire, dans le contexte des difficultés actuelles, n’est pas supportable et sera coûteuse pour le pays. Le président Barack Obama considère, que la puissance militaire est plus un élément de désordre que de résolution des conflits et qu’il faut en user le moins possible. Il l’a formellement exposé au sujet de la Syrie,[18] «Dans une situation comme celle de la Syrie, je dois me poser la question suivante: pouvons-nous faire une différence ? Une intervention militaire aurait-elle un impact ? […] Est-ce que cela pourrait aggraver les violences ou déclencher l’usage des armes chimiques ? Quelle est la meilleure option pour un régime post-Assad stable ?»

Pour le président Obama, c’est la menace de l’utilisation de la force armée et non son emploi direct qui, aura finalement poussé la Russie à user de son pouvoir auprès du régime du président Assad pour démanteler son arsenal chimique.[19]

Ainsi, la politique du président Obama avait transformé le statut des États-Unis de «nation indispensable» à celui de «catalyseur indispensable», toujours présent sur la scène internationale, mais pas trop engagé et en poussant d’autres États à s’impliquer beaucoup plus dans les règlements des différends.[20] Cette approche multilatérale de l’utilisation des forces armées était mise en œuvre pendant la guerre de Lybie. L’intervention pour destituer le président Kadhafi a duré cinq mois, n’a fait aucune victime américaine, a coûté un milliard de dollars, tandis que l’occupation de l’Irak a causé la mort de 4 484 militaires américains, s’est chiffrée à plus de 700 milliards de dollars et a duré neuf années.[21]

La stratégie du président Obama consiste toujours à éviter le déploiement des troupes américaines dans de nouveaux théâtres d’opérations, mais un support militaire et politique aux forces de l’opposition et des partenaires (OTAN, des États européens etc.) pour aider à renverser les régimes dictatoriaux ou bien arrêter l’avancée des forces fondamentalistes (le cas de Mali) et, surtout, pas d’ingérence dans la phase de transition et de reconstruction, mais des interventions ciblées ponctuelles des forces spéciales pour capturer ou éliminer des personnes qui peuvent menacer les intérêts des États Unis. Devant le Congrès, le 31 mars 2011, Robert Gates, alors secrétaire à la défense, assurait au sujet de la Libye que «la dernière chose dont les États-Unis aient besoin est une autre entreprise de nation-building»[22] et il ajoutait que les troupes américaines n’interviendront pas en Lybie.[23]

Aujourd’hui, le grand défi de l’administration Obama est de définir les instruments de réponse contre les menaces terroristes qui déstabilisent et agitent le Moyen-Orient et l’Afrique tout en évitant le recours à la force. Ainsi, les défis de déstabilisations qui vont du Yémen vers la Libye en passant par l’Irak et la Syrie et les intérêts stratégiques dans la région spécialement dans les pays du Golfe, pousseront les États-Unis à s’impliquer dans les affaires de ces États, avec pour conséquence de freiner la politique du rééquilibrage vers l’Asie qui avait marqué le premier mandat d’Obama.

 

3. Les inquiétudes profondes des alliées sont-elles justifiées?  

L’inquiétude dans le Golfe et en Europe du changement dans la politique étrangère américaine, avait commencé avec l’annonce du rééquilibrage de cette politique américaine vers l’Asie et qui était perçu comme un désengagement américain. La crainte était renforcée par l’accent mis sur les priorités intérieures par l’administration américaine du «nation-building at home», et par la révolution énergétique avec la production et l’exploitation de pétrole de schiste aux États-Unis.

Concrètement, le changement de la politique américaine vis-à-vis des pays du Moyen-Orient, et spécialement la position américaine vis-à-vis l’Iran, le nouveau régime du président Moursi en Egypte et la guerre en Syrie et les changements en Irak pour ne citer que ces exemples, ont provoqué une inquiétude croissante chez les alliés régionaux les plus proches des États-Unis, notamment l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe.

Ainsi, l'accord-cadre conclu début avril 2015 signé, en Suisse, entre le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) et l'Iran,[24] donne l’impression aux pays du Golfe, d'un désengagement américain. Au-delà de l’inquiétude que l’Iran se dote de l’arme nucléaire tout en ayant obtenu la levée des sanctions qui étranglent son économie, les pays du Golfe ont aussi, l’impression que les États-Unis renforcent la position de l’Iran dans la région. Le sentiment d’un désengagement américain était ressenti par les pays du Moyen-Orient alliée aux États-Unis avec les révolutions arabes qui ont débouché sur une période de déstabilisation et de désintégration étatique régionale, avec des évolutions particulièrement préoccupantes aujourd’hui en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen.

Les réactions américaines sur les révolutions arabes, ont provoqué l’inquiétude et les doutes de l’Arabie Saoudite et des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), sur la crédibilité de l’allié américain, au vu notamment de la vitesse avec laquelle le président Obama a abandonné le président Hosni Moubarak en Egypte. Cette inquiétude s’est renforcée fin août 2013 quand le président Obama a abandonné les frappes contre le régime Assad qui venait pourtant de franchir la ligne rouge annoncée par le même président sur les armes chimiques. Pour les opposants au régime du président Assad, il y avait là l’occasion idéale de faire fléchir le régime et ses alliées (la Russie, l’Iran et le Hezbollah). L’intervention en Libye en 2011, a représenté un cas particulier et dont le président Obama était hostile au départ. L’intervention a été rendu possible grâce à plusieurs conditions, d’une part sur sa légitimité, avec le soutien de l’ONU et de la Ligue arabe en particulier, d’autre part sur sa mise en œuvre, puisque la France et le Royaume-Uni notamment, ont assuré l’essentiel des combats, alors que les États Unis ont suivi la stratégie du «leading from behind».[25] Depuis, les pays alliés des États-Unis posent des questions sur le degré de l’engagement américain dans la région et s’il s’agit d’une rupture pour la politique américaine. Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de revenir sur les aspects plus permanents de la politique américaine dans la région, notamment ses intérêts.

Les États-Unis, réengagés militairement pour la première fois en Irak depuis leur retrait en décembre 2011, ont mené avec une coalition d’une soixante d’états, depuis le 8 août 2014, des centaines de raids aériens contre l'État Islamique. Le président Obama a affirmé que son pays entendait "poursuivre une stratégie à long terme" de lutte contre l'EI, en soutenant le nouveau gouvernement irakien du premier ministre Haïdar al-Abadi.

En ce qui concerne le Yémen, le 25 mars 2015, la Maison Blanche a posté sur son site un texte où l’on pouvait lire: «Le président Obama a autorisé une assistance, un soutien logistique et de renseignements aux opérations militaires menées par la coalition».[26] Les États-Unis pourvoient des renseignements pointus, comme le Wall Street Journal l’a révélé: «Les stratèges américains utilisent des flux de renseignements issus des survols de reconnaissance du Yémen pour aider l’Arabie saoudite à décider de ce qu’elle doit bombarder et quand, a déclaré un représentant américain».[27]

Le soutien logistique se traduit, par des renseignements collectés par les drones américains et qui aident à diriger les frappes aériennes, par des opérations de récupérations et de sauvetages et même, par des ravitaillements en vol des chasseurs saoudiens par des avions citernes américains.[28]

Mais reste à rassurer les monarchies du Golfe que les levées des sanctions économiques ne fassent, que raffermir l'interventionnisme d’Iran dans la région, à l'image de son soutien aux rebelles chiites houthis au Yémen, le Hamas, le régime syrien, le Hezbollah et les milices chiites en Irak et ceci grâce en partie à la manne financière due au retour de Téhéran dans le système économique international. L’administration américaine ne cesse de déclarer, depuis plusieurs mois que l'accord sur le nucléaire iranien permettra de supprimer l'une des principales menaces à la sécurité de cette région et qu'il ne s'agit pas "d'un rapprochement plus large" avec la République islamique. Le président Obama déclara, «Nous pouvons imaginer combien l'Iran pourrait être encore plus provocateur s'il disposait de l'arme atomique, c'est l'une des raisons pour lesquelles l'accord auquel nous souhaitons aboutir est si important: en empêchant que l'Iran ne se dote de la bombe atomique, on supprimerait l'une des principales menaces à la sécurité de cette région». Le sommet à Camp David qui s'est conclu le 14 mai 2015 avait pour objectif de rassurer les pays du Golfe sur l’engagement américain dans cette région .Le président Barack Obama s'est employé le jeudi 14 mai 2015 à rassurer les monarchies du Golfe inquiètes de l'influence croissante de l'Iran. Il réaffirmait "l'engagement immuable" des États-Unis envers ses partenaires arabes, et il soulignait que les États-Unis étaient prêts à aider à répondre à "toute menace extérieure" contre leur intégrité territoriale. De plus, dans un communiqué, les États-Unis et les six pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman et Qatar) ont par ailleurs dénoncé les "activités déstabilisatrices de l'Iran" au Moyen-Orient.[29]

Par ailleurs, la grande quantité de matériels, d’infrastructures et de soldats américains sur place démontre qu’on est très loin d’un retrait américain de la région. Le président Obama considère  que la consolidation des capacités des pays du Golfe pourrait leur permettre de faire face à l'Iran dans une position "de confiance et de force".[30] Le dispositif militaire américain dans les pays du Golfe montre l’importance et l’engagement de ce pays dans cette région,[31] et confirme que les États-Unis respectent les fondamentaux de sa politique vis-à-vis des monarchies du Golfe en demeurant les garants de leurs sécurités.

 

En ce qui concerne la Syrie, le Président Obama a donné son feu vert, pour des livraisons des missiles TOW (missiles américains anti-chars) à certains opposants syriens, des missiles qui ont été achetés en décembre 2013 par l’Arabie Saoudite aux États-Unis, et sont arrivés peu après entre les mains de rebelles syriens soutenus par Riyad et Washington. De plus, les États-Unis viennent de commencer à entraîner des opposants syriens modérés en Jordanie pour lutter contre l’État islamique, le but est d’entraîner cinq milles opposants pour combattre l’État Islamique.[32]

Le rééquilibrage de la politique américaine vers l’Asie et le pacifique, donnait le sentiment, aussi, aux européens que leur continent serait moins important pour les États-Unis. Ainsi, les événements en Europe, comme par exemple en Ukraine, et les menaces Russes de couper les approvisionnements en gaz aux européens, renforcent le sentiment chez les européens de repli américain.

Pour l’administration du président Obama, sa politique de rééquilibrage vers l’Asie, vise premièrement, non à désinvestir l’Europe pour investir en Asie, mais à réattribuer des ressources et moyens excédentaires – essentiellement en Europe et au Moyen-Orient– pour s’adapter aux changements des deux décennies passées. Deuxièmement, les États-Unis ont besoin que l’Europe soit un partenaire qui s’assume et non un poids en matière sécuritaire.[33] «Beaucoup de sénateurs du Congrès américain jugent que, en ce qui concerne la défense européenne, le continent est subventionné par le contribuable américain».[34] Ainsi, les États-Unis poussent les Européens à prendre en charge une partie du fardeau (burden shifting). Pour l’administration américaine, si les Européens veulent continuer de faire de l’OTAN la pierre angulaire de leur sécurité, ils devront affermir le pilier européen de l’Alliance pour combler la diminution de participations des États-Unis. Donc le discours américain est claire: si les Européens demandent plus d’OTAN, ils doivent investir plus, financièrement ou bien matériellement dans l’Alliance. Donc, le tournant américain vers l’Asie n’a fait que confirmer la nécessité de créer une Europe «coproductrice de sécurité» et non plus seulement «consommatrice de sécurité».[35]

Sur la question ukrainienne, l’Europe et les États-Unis collaborent étroitement.[36] La coopération porte sur les sanctions financières et économiques, mise en place par les Américains et les Européens. Même, les États-Unis ont pris la décision très significative d’interdire tout crédit à moyen terme à Serbank, la banque la plus populaire en Russie et qui abrite un quart des actifs financiers du pays, est aussi proscrite la vente à Gazprom, à Lukoil (entreprise à actionnaires minoritaires américains) et à Rosneft, d’équipements servant à la prospection pétrolière dans la région stratégique de l’Arctique.[37]

Reste que dans la pensée stratégique américaine, l'Europe est un voisin et un allié. Les deux partenaires coopèrent étroitement et se consultent au sujet des priorités internationales. Leur collaboration s'illustre sur plusieurs questions, mais les priorités du moment se concentrent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (notamment en Iraq et en Syrie) ainsi que dans le voisinage oriental de l'Union européenne (surtout en Russie et en Ukraine).

Même si l'Europe et les États-Unis ne sont pas d’accords sur toutes les questions de politique étrangère, ils demeurent, l'un pour l'autre, l'allié le plus important et le plus fidèle. Mais pour l’administration américaine, reste à l’Europe de s’occuper des affaires européennes, et dans le cas de l’Ukraine, de l’aider économiquement. Les États-Unis appuient l’accord d’association Union-Ukraine.

 

Conclusion

 L’ancien vice-président néoconservateur Dick Cheney dans une interview sur Fox News le 28 mai 2014, a déclaré que, «Barack Obama est un très, très faible président, certainement le plus faible que j’aie vu de mon vivant et ne fera que renforcer l’idée que nous sommes faibles, que nous avons un chef qui ne comprend pas les obligations et engagements des États-Unis à travers le monde et qui n’est pas disposé à les remplir».[38] Il affirme  que des gens au Moyen-Orient lui ont dit être «absolument convaincus que le leadership de B. Obama a dramatiquement réduit la capacité de l’Amérique à mener et à influencer dans cette partie du monde».[39]

Unique superpuissance globale à ce jour, les États-Unis du président Barack Obama semblent pourtant, en position de retraite, peiner à réunir et à consolider un certain nombre de conditions et critères du leadership.[40] Alors que les États-Unis aujourd’hui, donnent l’impression qu'ils ont des difficultés à faire entendre une voix décisive et claire, alors que le président Obama contredit «ceux qui suggèreraient que l’Amérique est en déclin et que son leadership dans le monde s’amenuise».

Le rapport Global Trends 2015,[41] publié par le National Intelligence Council (NIC) en 2000, voyait, parmi d’autres scénarios, une réduction de l’influence américaine dans les affaires internationales en raison d’une économie intérieure stagnante et d’une reconfiguration de l’ordre international. Fin 2012, le rapport du NIC Global Trends 2030[42] confirme l’évolution du système international vers une géopolitique multipolaire, privée d’une puissance hégémonique identifiable et surtout disposée à jouer ce rôle, et s’interroge sur l’avenir du leadership des États-Unis dans le système international.

Mais le président Obama considère toujours que «l’Amérique a rarement été aussi forte par rapport au reste du monde», ses forces armées sont «inégalées», réduisant infiniment la probabilité d’une menace directe contre elle, son économie demeure «la plus dynamique du monde», ses entreprises sont «les plus innovantes», son indépendance énergétique s’accroît et son pays est le «centre d’alliances de l’Europe à l’Asie inédites dans histoire des nations».[43] L’Amérique est au moins certaine de rester primus inter pares pour les quinze ou vingt prochaines années dans la plupart des domaines, mais cela ne suffit pas nécessairement à maintenir une perception optimale de son leadership.[44]

Pour les conseillers du président «Chaque situation est unique, nous ne prenons pas de décision sur une question comme une intervention sur la base d'une cohérence ou d'un précédent. Nous décidons sur la base de ce qui peut le mieux faire avancer nos intérêts dans la région».[45]

Le monde aura changé Barack Obama plus qu'il ne l'a changé[46].

 

Livres
1- Alter Jonathan, The promise: president Obama, year One, Simon and Schuster, 2010.
2- Cox Michael et Stokes Doug, US Foreign Policy, Oxford University Press, 2012.
3- Gerges Fawaz, Obama and the Middle East: The end of Amercia’s Moment, Palgrave, Macmillan, 2012.
4- Ikenberry John, Liberal Leviathan: The Origins, Crisis, and Transformation of the American World Order, cloth 2011.
5- Nye Joseph, The powers to Lead, Oxford University Press, 2010.    
6- Laidi Zaki, le monde selon Obama, la politique etrangere des Etats Unis, ed.Champs actuel, Paris, 2012.

 

Articles
7- Biscop Sven, «And what will Europe do ? The European Council and military Strategy», Egmont Institute, Security policy brief, n°46, mai 2012.
8- Bourdillon Yves, Fermeté américaine et position européenne alambiquée face à Moscou, Le 14/09/14, http://www.lesechos.fr/14/09/2014/lesechos.fr/0203774318988_fermete-americaine-et-position-europeenne-alambiquee-face-a-moscou.htm#KBSYbMZ1Ftm6ajy5.99
9- Cheney Dick, Obama-is-a-very-weak-president http://insider.foxnews.com/2014/05/28/ex-
10- De Hoop Scheffer Alexandra, Politique étrangère américaine: quels défis ? Rompre avec le tout-militaire et le nation-building,  le 12 juin 2011http://www.diploweb.com/Politique-etrangere-americaine.html.
11- De Hoop Scheffer Alexandra, Les Etats Unis, une puissance en crise d’adaptation, Alexandra DE Hoop Scheffer, http://ceriscope.sciences-po.fr/node/551
12- www.euglobalstrategy.eu/upl/files/90636.pdf 2013.
13- Gates Robert,  No US 'boots on ground' in Libya
http://www.theguardian.com/world/2011/mar/31/gates-rules-out-american-troops-libya
14- Gerhard Peters and John T. Woolley Barack Obama: "Remarks to the Chicago Council on Global Affairs," April 23, 2007. Online, The American Presidency Project. http://www.presidency.ucsb.edu/ws/?pid=77043
15-Hillary Clinton, Foreign policy Address at the Council in Foreign Relations, 15 July  2009, http://www.cfr.org/diplomacy-and-statecraft/conversation-us-secretary-state-hillary-rodham-clinton/p34589
 16- Kamm Nicholas,  AFP http://www.i24news.tv/fr/actu/international/71201-150515-obama-promet-un-engagement-inebranlable-pour-la-securite-des-etats-du-golfe.
17-Kandal Maya, Réassurance toujours: la stratégie américaine dans le Golfe,7 juin 2014  http:// froggybottomblog.com/2014/06/07/reassurance-toujours-la-strategie-americaine-dans-le-golfe/
18- Kandel Maya, «Les États-Unis, l’Europe et la défense antimissile», Institut de recherches stratégiques de l’école militaire, 23 octobre 2012, http://www.defense.gouv.fr/irsem/publications/lettre-de-l-irsem/lettres-de-l-irsem-2012/lettre-de-l-irsem-n-8-2012/dossier-strategique/les-etats-unis-l-europe-et-la-defense-antimissile1
19- Kandal Maya, Etats-Unis, la fin de l’hyperpuissance, https://froggybottomblog.com/2015/11/11/etats-unis-la-fin-de-lhyperpuissance-mise-a-jour/
 20- Le leadership américain par l’exemple: fondements théoriques, applications et perspectives en Irak et au Levant
https://stratpolitix.com/2014/06/24/le-leadership-americain-par-lexemple/CM89
21- Lesnes Corinees, Barack Obama, gendarme du monde malgré lui, http://www.lemonde.fr/international/article/2012/08/31/contraint-au-realisme-en-politique-etrangere_1754157_3210.html
22- La situation économique américaine, http://www.mondeforex.com/la-situation-economique-americaine.html
23- Micah Zenko, Ne vous y trompez pas, les Etats-Unis sont en guerre avec le Yémen http://www.slate.fr/story/100079/etats-unis-sont-en-guerre-avec-le-yemenyopie –voire d’une totale hypocrisie.
24- Mitt Romney, http://observer.com/2012/01/mitt romney contrasts his vision with president obamas resentment of success/
25- Obama, l'espoir économique contrarié, Le monde économie, 17.09.2012, http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/17/etats-unis-la-crise-a-etouffe-la-volonte-de-changer-de-modele_1761265_3234.html
Point sur le désarmement chimique en Syrie, http://www.cesim.fr/observatoire/fr/97/article/323.
26- Obama's Inaugural Address, Time, Tuesday, Jan. 20,2009, http://content.time.com/time/politics/article/0,8599,1872715,00.html
27- Obama Barack, Foreign Policy, renewing-american-leadership,  July/August, 2007, http://www.foreignaffairs.com/articles/62636/barack-obama/renewing-american-leadership
28- Obama Barack Is Not Pleased, the New Republic, du 27 janvier 2013, ttp://www.newrepublic.com/article/112190/obama-interview-2013-sit-down-president.
29-Pothier Fabrice, «L’OTAN après le Sommet de Lisbonne: nouveau concept stratégique, opérations et réponses», Études et Débats, no.4, journée d’étude du 1er décembre 2010, p. 1-48. http://www.isn.ethz.ch/Digital-Library/Publications/Detail/?ots591=0c54e3b3-1e9c-be1e-2c24-a6a8c7060233&lng=en&id=139527

 

Rapports
30- Global Trends 2015, A Dialogue About the Future, http://www.dni.gov/files/documents/Global%20Trends_2015%20Report.pdf
31-Global Trends 2030, Alternative Worlds, http://www.dni.gov/files/documents/GlobalTrends_2030.pdf.
32-Statement by NSC Spokesperson Bernadette Meehan on the Situation in Yemen https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/03/25/.

 


[1]-   http://observer.com/2012/01/mitt-romney-contrasts-his-vision-with-president-obamas-resentment-of-success/

[2]-   La crise des subprimes s'est déclenchée au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts immobiliers (hypothécaires) à risque aux États-Unis (les subprimes), que les emprunteurs, souvent de condition modeste, n'étaient plus capables de rembourser.

[3]-   La situation économique américaine, http://www.mondeforex.com/la-situation-economique-americaine.html

[4]-   Le préambule de la SSN met en avant la défense, la préservation et l’extension au monde de la liberté (politique et économique) et de la paix et définit la place des États-Unis. Pour mener à bien cette mission, et pour démontrer la volonté d’engagement international de l’administration Bush, les États-Unis, selon la SSN, s’appuie d’abord sur leurs propres ressources (politiques, militaires et économiques/technologiques), puis sur les réseaux d’alliances et d’accords multilatéraux et bilatéraux qui les lient à un grand nombre de pays Source: Assemblée parlementaire de l’Europe occidentale http://www.voltairenet.org/article9825.html

[5]-   Les rapports des chefs des inspecteurs de l'ONU Hans Blix et Mohamed El-Baradei parlent d’une vraie coopération irakienne en matière de désarmement et indiquent une 'accélération du désarmement irakien depuis fin janvier.

6]-   Politique étrangère américaine: quels défis ? Rompre avec le tout-militaire et le nation-building, Alexandra De Hoop Scheffer, le 12 juin 2011http://www.diploweb.com/Politique-etrangere-americaine.html.

[7]-   Combinaison d’outils propres au hard power et au soft power.

[8]-   Quelques chiffres, révélateurs de l’ampleur de la crise. Le déficit américain a atteint en 2009, 1200 milliards de dollars, soit plus de 8% du PIB. Si l’on ajoute à ce chiffre colossal le coût du plan de relance de Barack Obama, qui devrait s’élever à quelques 800 milliards de dollars, on pourrait atteindre, fin 2009, un déficit budgétaire supérieur à 12% du PIB !.

[9]-   Obama, l'espoir économique contrarié, Le monde économie, 17.09.2012, http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/09/17/états-unis-la-crise-a-etouffe-la-volonte-de-changer-de-modele_1761265_3234.html

[10]-  Barack Obama: "Remarks to the Chicago Council on Global Affairs," April 23, 2007. Online by Gerhard Peters and John T. Woolley, The American Presidency Project. http://www.presidency.ucsb.edu/ws/?pid=77043

[11]-  Idem

[12]-  Obama's Inaugural Address, Time, Tuesday, Jan. 20,2009, http://content.time.com/time/politics/article/0,8599,1872715,00.html

[13]-  Barack Obama, Foreign Policy, renewing-american-leadership,  July/August, 2007, http://www.foreignaffairs.com/articles/62636/barack-obama/renewing-american-leadership

[14]-  Barack Obama, Foreign Policy, renewing-american-leadership, July/August, 2007, op.cit..

[15]-  Barack Obama, Foreign Policy, renewing-american-leadership, op.cit.

[16]-  Formulation qui constitue le titre de la nouvelle stratégie de défense américaine de janvier 2012.

[17]-  Hillary Clinton, Foreign policy Address at the Council in Foreign Relations, 15 July 2009, http://www.cfr.org/diplomacy-and-statecraft/conversation-us-secretary-state-hillary-rodham-clinton/p34589.

[18]-  Barack Obama Is Not Pleased, the New Republic, du 27 janvier 2013, ttp://www.newrepublic.com/article/112190/obama-interview-2013-sit-down-president.

[19]-  Point sur le désarmement chimique en Syrie, http://www.cesim.fr/observatoire/fr/97/article/323.

[20]-  Alexandra de Hoop Les États Unis, une puissance en crise d’adaptation, Alexandra DE Hoop Scheffer, http://ceriscope.sciences-po.fr/node/551

[21]-  Alexandra de Hoop Scheffer, Les Éats-Unis, une puissance en crise d'adaptation, op.cit.

[22]-  Robert Gates: No US 'boots on ground' in Libya http://www.theguardian.com/world/2011/mar/31/gates-rules-out-american-troops-libya

[23]-  Idem

[24]-  L'Iran a accepté de réduire des deux tiers le nombre de ses centrifugeuses, les machines servant à transformer l'uranium qui, enrichi à 90 %, sert à la fabrication d'une bombe. Téhéran s'est engagé à ne pas construire de nouveau réacteur à eau lourde pendant quinze ans. L'AIEA sera chargée de contrôler régulièrement tous les sites nucléaires iraniens. L'accord prévoit que les mesures unilatérales américaines et européennes seront suspendues dès que le respect de ses engagements par l'Iran aura été certifié par l'AIEA..

[25]-  Le président Obama avait déclaré que les États-Unis ont réussi à obtenir le mandat de l'ONU pour l'opération et l’accord des pays arabes et l’intervention n’était pas unilatérale. Les États-Unis n’ont pas déployé des troupes américaines sur le sol. Obama never said 'leading from behind', http://content.usatoday.com/communities/theoval/post/2011/10/obama-never-said-lead-from-behind/1#.VVX5dbOJjVI

[26]-  Statement by NSC Spokesperson Bernadette Meehan on the Situation in Yemen https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2015/03/25/.

27]-  Micah Zenko, Ne vous y trompez pas, les États-Unis sont en guerre avec le Yémen http://www.slate.fr/story/100079/états-unis-sont-en-guerre-avec-le-yemenyopie –voire d’une totale hypocrisie.

[28]-  Idem

[29]-  Nicholas Kamm, AFP http://www.i24news.tv/fr/actu/international/71201-150515-obama-promet-un-engagement-inebranlable-pour-la-securite-des-états-du-golfe.

[30]-  Maya Kandel / Réassurance toujours: la stratégie américaine dans le Golfe,7 juin 2014 http:// froggybottomblog.com/2014/06/07/reassurance-toujours-la-strategie-americaine-dans-le-golfe/

[31]-  Le secrétaire à la Défense Chuck Hagel a détaillé l’ensemble des forces militaires américaines dans le Golfe (35 000 hommes dont 10 000 pré-positionnés, 40 navires de guerre, les équipements les plus avancés notamment les F-22, enfin le déploiement prévu de Littoral Combat Ships face à l’Iran pour 2018).

[32]-  Les États-Unis peinent à trouver des opposants “fiables” pour les entrainer.

[33]-  Biscop Sven, «And what will Europe do ? The European Council and military strategy», Egmont Institute, Security policy brief, n°46, mai www.euglobalstrategy.eu/upl/files/90636.pdf 2013.

[34]-  Kandel Maya, «Les États-Unis, l’Europe et la défense antimissile», Institut de recherches stratégiques de l’école militaire, 23 octobre 2012, http://www.defense.gouv.fr/irsem/publications/lettre-de-l-irsem/lettres-de-l-irsem-2012/lettre-de-l-irsem-n-8-2012/dossier-strategique/les-états-unis-l-europe-et-la-defense-antimissile1

[35]-  Pothier Fabrice, «L’OTAN après le Sommet de Lisbonne: nouveau concept stratégique, opérations et réponses», Études et Débats, no.4, journée d’étude du 1er décembre 2010, p. 1-48. http://www.isn.ethz.ch/Digital-Library/Publications/Detail/?ots591=0c54e3b3-1e9c-be1e-2c24-a6a8c7060233&lng=en&id=139527

[36]-  Mais la divergence persiste entre l’Europe et les États-Unis, et porte sur la question brûlante est les livraisons d’armes aux forces loyalistes. Les États-Unis ont laissé entendre qu’ils envisageaient cette possibilité alors que la majorité des pays européens y sont opposés.

[37]-  Yves Bourdillon, Fermeté américaine et position européenne alambiquée face à Moscou, Le 14/09/14, http://www.lesechos.fr/14/09/2014/lesechos.fr/0203774318988_fermete-americaine-et-position-europeenne-alambiquee-face-a-moscou.htm#KBSYbMZ1Ftm6ajy5.99

[38]-  Dick-cheney,Obama-is-a-very-weak-president http://insider.foxnews.com/2014/05/28/ex-

[39]-  Idem.

[40]-  Maya Kandal, États-Unis, la fin de l’hyperpuissance, https://froggybottomblog.com/2015/11/11/états-unis-la-fin-de-lhyperpuissance-mise-a-jour/

[41]-  Global Trends 2015, A Dialogue About the Future, http://www.dni.gov/files/documents/Global%20Trends_2015%20Report.pdf.

[42]-  Global Trends 2030, Alternative Worlds, http://www.dni.gov/files/documents/GlobalTrends_2030.pdf.

[43]- Le leadership américain par l’exemple: fondements théoriques, applications et perspectives en Irak et au Levant

https://stratpolitix.com/2014/06/24/le-leadership-americain-par-lexemple/CM89

[44]-  Idem

[45]-  Corine Lesnes, Barack Obama, gendarme du monde malgré lui, op.cit.

[46]-  Idem.

سياسة أوباما الخارجيّة: العودة إلى مذهبيّ الذّرائعيّة والواقعيّة

لا يشغل انتخاب رئيس للولايات المتّحدة الأميركيّة بال تلك الأخيرة وشعبها فحسب، بل يشمل كذلك قسمًا كبيرًا من البلدان، نظرًا للدّور المهمّ الذي يؤدّيه الرّئيس الأميركي على السّاحة الدّوليّة. وتتباين تبعات هذا الانتخاب بشكلٍ ملحوظ بحسب الشّخصيّة المنتخبة والسّياق السّياسي الخاص الذي تتواجد فيه الولايات المتّحدة والمحيط الدّولي.

بعد اعتداء 11 أيلول 2001 على الأراضي الأميركيّة، اعتمدت إدارة الرئيس السّابق بوش خلال الأيّام التي تلت الاعتداء سياسة خارجيّة جديدة اتّصفت ببعثات عسكريّة وبتشكّل موقف موحّد. وتحت تأثير مارسه فريق صغير من المحافظين الجدد العاملين ضمن إدارة بوش، اعتُمدت سياسة خارجيّة جديدة تمّ إعلانها بشكلٍ رسميّ في أيلول 2002 تحت إسم استراتيجيّة الأمن الوطني (National Security Strategy).

توجّب على الرئيس أوباما مجابهة عالم دائم الحركة، انطلاقًا من منطقة الشّرق الأوسط مرورًا بأفريقيا ووصولًا إلى أوروبا، فالأزمات تهزّ العالم أجمع. كما تُشكّل مجموعات تنظيميّة غير دوليّة فاعلة كالقاعدة والنصرة وداعش هي في أقصى درجات التطوّر والنموّ، سلسلة تهديدات جديدة للنّظام الدّولي.

ويعزو أوباما هذا الأمر إلى العودة لمذهبيّ الذّرائعيّة أو الواقعيّة، فهو على يقين أنّ بلاده خسرت الكثير من حيث القدرة على التأثير وعليها الاكتفاء "بالحفاظ على زعامتها العامّة ". في الواقع، إنّ الإشكاليّة الكبرى التي تواجهها الولايات المتّحدة اليوم هي الحفاظ على حضور استراتيجيين واقتصاديين وتأثيرهم في العالم في ظلّ تدنّي مستوى المصادر الماليّة.

ومع أنّها القوّة العظمى الوحيدة في وقتنا الحاضر، إلّا أنّه يبدو أنّ ولايات الرئيس باراك أوباما المتّحدة في حالة استراحة بعد أن أُنهكت محاولةً جمع وتوطيد شروط وخصائص للزّعامة. أمّا الولايات المتّحدة فتعطي اليوم انطباعًا بأنّها تواجه مشاكل على صعيد اتخاذ قرارات حاسمة وواضحة في وقت ينقضّ فيه الرئيس أوباما هذا الأمر قائلًا: "الذين قد يتوقّعون أنّ أميركا في حالة انحطاط وأنّ زعامتها في العالم تتضاءل".

لكنّ الرئيس أوباما يعتبر دائمًا أنّ "أميركا نادرًا ما تحلّت بهذه القوّة بالنّسبة لباقي دول العالم "وقال إنّ قواتها المسلّحة لا توازيها أي قوى أخرى، مخفّفًا بذلك احتمال حدوث أيّ أمر يهدّدها مباشرة، كما شدّد على أنّ اقتصادها لا يزال الأكثر ديناميكيّة في العالم وشركاتها هي الأكثر ابتكارًا. كما يقول أوباما إنّ استقلاليتّها على صعيد تصدير الطاقّة في ازدياد، وإنّ بلاده هي مركز التحالفات من أوروبا إلى آسيا، الأمر الذي لم يُشهد له مثيل في تاريخ الأمم.