Le Commandant en chef de l’armée effectue une visite au musée consacré au Président Fouad Chéhab – Jounieh

Samedi, 01 June 2019

Le Commandant en chef de l’armée le Général Joseph Aoun a effectué une visite au musée consacré au Président Fouad Chéhab – Jounieh, suite à une invitation qui lui a été adressée par le Supérieur général de l’Ordre Libanais Maronite, Abbe Neematallah el-Hachem, et ce en la présence d’un certain nombre de personnalités et de notables religieux, politiques, sociaux et culturels.

Après un accueil présenté par le journaliste Bassam Barrak, le fondateur du musée le Père Wadih el-Sekayyem a présenté une allocution louant les qualités du président feu qui a instauré les bases de fondement de l’État, tout en mettant le musée à la disposition de l’armée afin d’organiser des visites et des conférences. Il a assuré qu’à l’ombre de cette période ambigüe et ses répercussions sécuritaires, économiques et sociales, l’institution de l’armée demeure le seul garant pour les Libanais.

Après une tournée effectuée dans le musée examinant les possessions personnelles du Général Chéhab, le Général Aoun a déposé sa signature sur le registre doré, a reçu un bouclier commémoratif offert par le Père el-Hachem, puis il planta un arbre de cèdre portant son nom dans la place du musée.

Le Général Joseph Aoun a présenté pour l’occasion une allocution portant sur ce qui suit:

En se trouvant dans ce lieu comblé par l’histoire du Liban témoignant la mémoire d’un homme qui a instauré grâce à une vision stratégique, le concept de l’État à travers l’établissement des institutions, on se trouve incapable de louer ses qualités. Il s’agit du commandant et du président qui a réuni les qualités de commandement, de responsabilité, de la modestie et du caractère humain.

C’est lui qui a dit que l’indépendance s’édifie et ne s’accorde pas.

C’est lui qui a dit que l’armée est l’école de l’unité nationale.

Des mots dont l’écho retentit jusqu’à nos jours, surtout lors des échéances critiques et fatales lors desquelles nous en avons le plus besoin.

Ici il faut surtout remercier l’Ordre Libanais Maronite et l’École centrale à Jounieh qui ont transformé cette maison en un édifice historique gardant le patrimoine du président feu Fouad Chéhab. C’est un pas national courageux pour raconter une phase importante de notre histoire militaire et politique.

Le président feu Fouad Chéhab a réussi à faire de l’Institution militaire un exemple national quant à l’honneur, le sacrifice et la loyauté, une institution dépassant les confessions et les régions.

Il a porté avec lui sa discipline militaire et sa pensée institutionnelle pour bâtir l’État. Combien hier ressemble à aujourd’hui, au mandat de son Excellence le Président le Général Michel Aoun qui a adopté le dogme du Président feu le Général Fouad Chéhab quant à la construction des capacités de l’armée et la modernisation des institutions de l’État. Nous sommes désolés et blessés par les campagnes ciblant l’armée et le moral des militaires. Nous ne dévoilons pas un secret en disant que l’armée est la colonne vertébrale du Liban. Nous n’exagérons pas en disant qu’elle est la garantie de sa sécurité et sa stabilité, que sa mission ne se limite pas aux temps de guerre et de conflits, parce que le renforcement de la stabilité et de la paix nécessite des efforts qui vont au-delà des impératifs de la guerre. D’aucuns ont peut-être oublié, volontairement ou pas, que malgré la stabilité sécuritaire dont jouit actuellement le pays, les défis restent nombreux, que ce soit le long de nos frontières est, sud et maritimes ou à l’intérieur même du pays. La situation sécuritaire, économique et sociale a encore besoin d’une disponibilité totale, sinon qui assumera la responsabilité de la sécurité de la patrie?

Dans ce cadre nous nous rappelons des propos du président feu en 1961 qui a dit que: «Votre mission noble ne se limite pas à la protection des frontières, à repousser tout agresseur, mais touche aussi l’intérieur où vous œuvrez en tant que peuple et armée, tous unis pour préserver notre unité».

Il n’y a aucun doute que l’institution militaire qui fait partie de l’infrastructure économique libanaise, n’échappe pas aux politiques d’austérité qui peuvent être requises par la situation économique. Nous étions les pionniers en matière d’austérité, vu que nous sommes convaincus que l’argent public est un gage que nous devrons préserver. Depuis deux ans, nous observons une politique financière étudiée limitant les dépenses aux besoins essentiels, malgré les nombreuses exigences en raison des défis sur les plans intérieur et régional, ce qui nécessite une extrême vigilance militaire avec ce qui s’ensuit comme affaires logistiques, administratives et médicales. L’année passée, nous avons rendu au Trésor de l’État une partie du budget de l’armée.

Nous n’allons pas s’attendre sur le fait d’évaluer les intentions, mais les discussions de l’étude de l’avant-projet de budget ont démarré de façon injuste envers une Institution dont les militaires ont prêté serment de rester fidèles à la patrie et au serment, révélant les intentions de certains de porter atteinte aux militaires, qu’ils soient en exercice ou à la retraite.

On n’a pas laissé à l’institution militaire le choix de définir ses dépenses. On s’est permis d’analyser et de discuter de son budget, comme si l’intention de certains était de convaincre l’opinion publique que l’armée était responsable de la dette publique. Même les missions militaires sont devenues un sujet de débat, alors que seul le commandement de l’armée a la prérogative de prendre des décisions à ce sujet. Toutes les unités de l’armée revêtent la même importance, car le combat requiert un service de combat: le soldat se trouvant sur les frontières est incapable d’assumer sa mission sans son camarade qui est au corps médical, au corps logistique ou à l’administration.

Les exploits accomplis récemment par l’Institution militaire quant à la lutte contre la corruption, et avec le consentement et l’encouragement de toutes les parties politiques, devront être renforcés et investis pour l’intérêt du Liban et de son futur. Or les mesures prévues dans le cadre du budget gelant le recrutement et interdisant les licenciements auront sans doute des répercussions négatives sur l’Institution militaire, que ce soit au niveau de la hiérarchie, l’équilibre des promotions, fait qui déroge à la loi de la Défense.

Ce que nous venons de citer pave le chemin à une attitude visant à boucler l’institution militaire afin de l’affaiblir et frapper le moral de ses officiers et soldats tout en les empêchant d’obtenir le moindre de leurs droits. Les droits des militaires ne sont pas un don. Porter atteinte à leur moral est un crime non seulement en leur encontre mais à l’encontre de la patrie.

Le moral de ces héros qui travaillent en silence est plus important qu’un salaire ou grade. Servir leur patrie est un honneur. Aucune position ne portera atteinte à leur détermination, et aucune campagne provoquante ne les empêchera de servir leur patrie.

Notre serment et notre promesse: on ne s’accordera aucun moment de répit. Nous n’accepterons jamais de porter atteinte aux droits de nos officiers et soldats ni à leur dignité. Ayez confiance que les tentatives visant à affaiblir l’institution militaire ne vont jamais nous empêcher de continuer la pression pour réclamer nos droits.

À la fin, permettez-moi de remercier l’École centrale qui prend soin du patrimoine du président feu le Général Fouad Chéhab, et je la remercie pour cette invitation pour visiter son musée.