Le commandant en chef de l’armée s’est réuni avec l'état-major de commandement, les chefs des grandes unités et des régiments indépendants, en la présence de membres du Conseil militaire

Le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a tenu une réunion à Yarzé avec l'état-major et les chefs des grandes unités et des régiments indépendants en la présence des membres du Conseil militaire. Il leur a présenté les développements locaux et régionaux ainsi que la situation de l'institution militaire, et leur a donné les orientations nécessaires pour faire face aux crises et aux défis auxquels le Liban est confronté. Lors de la réunion, le général Aoun a évoqué les souffrances du pays en raison de la détérioration de la situation économique, indiquant que l'armée fait partie de ce peuple et souffre également. Il a déclaré: «La crise politique se reflète à tous les niveaux, en particulier sur le plan économique, ce qui a conduit à des taux élevés de pauvreté et de faim. L'argent des déposants est confisqué dans les banques et les salaires ont perdu leur valeur d'achat, et donc le salaire des militaires a perdu sa valeur. Il a ajouté «Les militaires souffrent et ont faim comme le peuple», «Où allons-nous, que comptez-vous faire? Nous avons mis en garde plus d’une fois sur le danger de la situation et la possibilité de son explosion."

Le général Aoun a souligné que l'armée soutient la liberté d'expression pacifique qui est stipulée dans la constitution et les pactes internationaux, mais sans empiéter sur les propriétés publiques et privées, soulignant que l'armée ne permettra pas de nuire à la stabilité et à la paix civile.

Il a souligné que le budget de l'armée est réduit chaque année, de sorte que les fonds ne suffisent pas avant la fin de l'année. Il a expliqué que l'institution militaire avait pris l'initiative d'adopter une large politique d'austérité en fonction de la situation économique, et il a demandé: "Voulez-vous une armée ou pas? Voulez-vous une institution forte ou pas ? L'armée est obligée d'accomplir de nombreuses tâches et est toujours prête, mais cela ne peut pas être accompagné de réductions continues et répétées du budget et de discussions sur les droits des militaires. »  Il a ajouté: «Nous avons parlé avec les personnes concernées parce que l'affaire affecte le moral des soldats, mais nous ne sommes pas parvenus à une conclusion, malheureusement.». «Il ne se soucient pas de l’armée ou de la souffrance de ses soldats.». Le Général Aoun a déclaré que malgré les fortes pressions économiques dont souffre l'armée, il n'y a pas eu de cas de désertion en raison de la situation. Les militaires considèrent que l'institution militaire est la garantie la plus sûre pour leur avenir et celui de leurs familles, et il a souligné que «certains nous accusent de vivre dans la béatitude, mais ce n'est pas vrai et ce sont de fausses accusations que nous n'accepterons pas, et nous n'accepterons pas que les droits de nos soldats soient violés, qu'ils soient en service actif ou à la retraite. Malgré notre volonté constante de nous sacrifier pour le bien de notre pays et de notre peuple, nos droits sont le devoir de l'État envers nous.» Concernant l'aide que l'armée reçoit, le général Aoun a expliqué que sans cette aide, la situation aurait été bien pire, quelle que soit la quantité, car l'armée l'accepte dûment afin de maintenir la disponibilité opérationnelle.

D'autre part, le général Aoun a souligné que l'armée est exposée à des campagnes médiatiques et politiques visant à la rendre obéissante, soulignant que cela n'arrivera jamais, « L'armée est une institution qui a sa propre confidentialité, et il n'est pas permis de stance  dans ses affaires, que ce soit par des formations et des promotions, ou en dessinant sa direction et sa politique. Cette affaire a certainement dérangé certains.» Il a ajouté: « Notre conscience est claire et nous n'avons pas d'objectifs cachés. Ce que nous faisons, nous l’annonçons publiquement. Nous voulons préserver l'institution et assurer sa continuité et son unité quelle que soit la perturbation. » Et il a ajouté: « Si le but de ces campagnes est de frapper l'armée et de déformer son image, nous ne permettrons pas à l'armée d’être le bouc émissaire pour qui que ce soit, et cela n'affectera pas notre moral et nos missions. Peut-être que certains se sont cachés des buts et des objectifs en critiquant l'armée et en lançant des campagnes contre elle, et ils se rendent compte que le démantèlement de l'armée signifie la fin de l'entité. Je confirme que la dignité de l'institution est au-dessus de toute considération, et la dignité des militaires et des martyrs est un gage pour nous et nous ne permettrons à personne de lui nuire.» Le général Aoun a affirmé que l'armée respecte la diversité politique, la pluralité des opinions et la liberté d'information et d'expression, soulignant que la liberté est une responsabilité.

Le commandant en chef de l’armée a salué les efforts des officiers et des soldats qui font face à diverses pressions et a déclaré: «Je réalise à quel point vous êtes fatigués. Avec votre sagesse et votre contrôle, vous épargnez toujours le Liban, des affrontements majeurs. Vous affrontez les campagnes contre vous avec rationalité, courage et discipline. Les circonstances vous ont placé face à votre peuple et à vos familles, mais avec votre sagesse, vous avez passé cette étape difficile. » Sur la question de la contrebande aux frontières, le général Aoun a appelé ceux qui accusent l'armée de négligence à inspecter de près les frontières et à se renseigner sur les tours de contrôle et les procédures que l'armée a accomplies, et les conditions dans lesquelles les soldats sont présents.

Il a poursuivi: « En ce qui concerne le processus de négociation indirecte sur la démarcation des frontières maritimes avec l'ennemi israélien, le rôle de l'armée est purement technique et nous sommes très sérieux pour parvenir à une solution qui préserve nos droits nationaux et notre richesse conformément aux lois internationales.» Le commandant de l'armée a appelé l'autorité politique à s'acquitter de ses fonctions de soutien et d'accompagnement de la délégation de négociation, et de déterminer ce qui lui était demandé, ou de déclarer sa position explicitement. Sur le front de la sécurité, le général Aoun a indiqué que la situation est instable en raison de la crise économique et de ses répercussions, ainsi que des menaces continues et des violations quotidiennes de l'ennemi israélien. En plus des cellules terroristes dormantes qui cherchent à exploiter les conditions internes et les camps de réfugiés syriens et palestiniens déplacés pour altérer la stabilité en matière de sécurité.

En conclusion, le général Aoun a salué les efforts des membres de l’institution militaire, les appelant à rester au niveau de la responsabilité, indiquant que le peuple fait confiance à son armée, et a déclaré: « Peu importe le nombre de campagnes contre nous, cela ne nous dissuadera pas d'accomplir nos devoirs sacrés et nos tâches de protection de la patrie et du peuple. »